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Réorganisation des ministères Santé et Famille : un expert évoque des "incohérences" et alerte sur l’efficacité des politiques publiques



La récente réorganisation institutionnelle entre le ministère de la Santé et celui de la Famille continue de susciter des interrogations. Un expert qui connaît bien les deux secteurs et qui a préféré rester anonyme estime que les choix opérés « manquent de cohérence » et risquent de nuire à l’efficacité des politiques publiques.
 
Selon cet expert, la décision de renommer le ministère de la Santé en « ministère de la Santé et de l’Hygiène publique » apparaît comme une « aberration », puisque l’Action sociale a été transférée vers la Famille sans qu’une véritable Direction générale de l’Hygiène publique ne soit créée. Or, rappelle-t-il, « l’éducation aux pratiques d’hygiène de base, comme le lavage des mains ou l’assainissement, figure parmi les cinq orientations stratégiques de l’OMS ».

De plus, l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 » vise à « passer d’une logique de guérison à une logique de prévention en matière de bien-être social ». La nomination d’un géographe, environnementaliste de la santé, à la tête du département semble d’ailleurs s’inscrire dans cette logique.
 
Autre point critiqué : le transfert de l’Action sociale au ministère de la Famille, alors que l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS), qui forme les acteurs du secteur, demeure rattachée à la Santé. « Pour y faire quoi ? », s’interroge l’expert.

Concernant le ministère de la Famille et des Solidarités, l’observateur estime qu’une rationalisation s’impose. Si l’objectif affiché est de réduire les dépenses, toutes les structures à vocation sociale devraient être regroupées. Or, constate-t-il, la Direction générale de l’Action sociale (DGAS) conserve ses deux directions naturelles, tandis que la troisième (l’Action médicale) reste sous la Santé. De même, la Délégation à la protection sociale et à la solidarité, la Cellule d’appui à la protection de l’Enfance et la Direction de la promotion et de la protection de l’Enfance font doublon. 
 
« Pourquoi ne pas créer une troisième Direction de la protection de l’Enfance au sein de la DGAS en fusionnant les structures existantes ? », propose l’expert. Dans le même esprit, il plaide pour une fusion entre le Fonds de solidarité nationale et le Fonds d’Action sociale.
 
En conclusion, l’expert rappelle que « depuis plus de 36 ans, au gré des politiques, l’Action sociale valse entre deux ministères : la Famille et la Santé ». Cette instabilité, souligne-t-il, répond davantage à des logiques politiques qu’à une vision d’efficacité. Selon lui, le gouvernement doit éviter de céder aux pressions de certains lobbies administratifs cherchant à préserver leurs postes. « On ne peut faire une bonne mayonnaise sans casser des œufs. La Nation est prioritaire sur les individus », insiste-t-il.


Mardi 30 Septembre 2025 - 23:03


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