"Ségura n’a pas été interpellé à Paris", selon l'ambassadeur de France au Sénégal

L’histoire du pot de vin, cadeau d’adieu ou « cola » pour reprendre une terminologie bien plus sénégalaise en la matière mettant en jeu l’honorabilité et la carrière du désormais ancien représentant résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal, Alex Ségura pour ne pas le nommer, continue à défrayer la chronique. Selon la France par la voix de son ambassadeur à Dakar, Son Excellence Jean Christophe Rufin, « M. Alex Ségura n’a pas été interpellé à Paris contrairement à ce qui a pu être avancé ici et là dans la presse au Sénégal. La police des frontières encore moins la douane française n’a pas eu à interpeller le citoyen Alex Ségura à Paris lors de son passage dans notre pays. Je démens par conséquent formellement cette information dénuée de tout fondement ».

Interrogé sur le fait de corruption ou de cadeau en soi qui aurait été offert au fonctionnaire international, Son Excellence assure s’en tenir au communiqué officiel du Fmi qui reconnait qu’une enquête est en cours dans cette affaire. « Attendons les conclusions de l’enquête pour nous faire une religion », a-t-il diplomatiquement esquivé. On apprenait de bonnes sources hier, que c’est à Barcelone où, mesurant certainement l’ampleur de la faute, l’ancien représentant résident s’en est ouvert à sa hiérarchie qui lui intima l’ordre de rendre illico « le cadeau » aux autorités sénégalaises des lieux en l’occurrence l’ambassade du Sénégal en Espagne.

Selon le chargé de la communication du département Afrique du Fonds, Ismaïla Dieng dans un communiqué envoyé à la presse sénégalaise, « un membre du personnel du Fmi a reçu un paquet à la fin de son affectation au Sénégal. Le paquet contenait un cadeau d’une valeur financière substantielle, ce que le code de conduite du Fonds interdit expressément. Le membre du personnel s’est mis en contact avec le bureau d’éthique du Fmi. Comme prévu par le règlement du Fonds, le cadeau monétaire a été rendu aux autorités sénégalaises. Le membre du personnel n’a été interpellé par les autorités à aucun moment et est rentré à Washington D.C. Le Fmi continue d’examiner cette affaire pour établir les faits. » Ce communiqué bien que laconique semble ainsi confirmer l’info.