Souleymane Ndéné Ndiaye, un Premier ministre polémiste

Le sixième Premier ministre de l’alternance, Souleymane Ndéné Ndiaye n’a pas sa langue dans sa poche. En effet, il ne laisse passer aucune critique ou attaque venant de l’opposition. Le chef du gouvernement a, ce jeudi 23 juillet lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, presque toisé les élus de l’opposition. L’une des répliques les plus acerbes a été sa réponse à l’invite de l’opposition à faire sienne les conclusions des assises nationales.

«Tu te réclames de l’opposition et tu te lèves un matin pour élaborer un document que tu intitules «charte de gouvernance démocratique», a-t-il ironisé. Le Premier ministre, par ailleurs maire de Guinguinéo est d’avis que «ce n’est pas un programme mais une profession de foi. Tout le monde peut le faire. Vous pouvez vous enfermer dans votre chambre et l’élaborer». Et de lancer à l’opposition et aux parties prenantes des assises : «gardez vos documents, nous n’en voulons pas. Vous pouvez réunir tous ceux qui sont contre Wade vous serez toujours minoritaires. Nous sommes encore majoritaires».

Souleymane Ndéné Ndiaye s’en est aussi vivement pris à l’imam Mbaye Niang. Ce dernier a appelé le pouvoir à la mise en place d’un gouvernement de transition où tous les membres ne seront pas candidats en 2012. Le leader du MRDS a, en outre décrié la statue de la Renaissance africaine qui selon lui «fait peur et ne peut pas symboliser l’Africain».

Réponse du berger à la bergère, le Premier ministre lui a rétorqué «vous n’êtes pas plus musulman ou croyant que nous ! Révisez votre position, ce monument n’a rien de blasphématoire. C’est un signe de respect de la mémoire de nos ancêtres, des dignes fils du continent qui ont subi les affres de la traite négrière et de l’esclavage».

Le sixième chef du gouvernement de l’alternance a été plus corrosif avec Me Ndèye Fatou Touré du Mouvement Tekki. La député de l’opposition a émis des réserves sur la valeur de déclaration de politique générale compte tenu du nombre de pages (41). Souleymane Ndéné Ndiaye lui opposé : «la qualité d’une déclaration de politique générale ne se mesure pas au nombre de pages. Vous savez aussi Madame que la valeur d’un homme ne se mesure pas par son poids».