Près de 10 heures... C’est le temps qu’a passé Venancio Mondlane, le candidat malheureux à la présidentielle au Mozambique, dans le bureau du procureur général où il avait été accueilli par quelques uns de ses partisans bien encadrés par les forces de l'ordre lors de son arrivée, dans la matinée du mardi 11 mars. Initialement prévue la veille, son audition avait été repoussée de 24 heures à sa demande, celui-ci étant alors en déplacement au Botswana mais ayant toujours à coeur de montrer qu'il ne fuyait pas la justice.
« J’ai dû répondre à une ribambelle de questions sur les manifestations [qui ont suivi les élections du 9 octobre], a-t-il expliqué à la presse à sa sortie. Nous avons parlé de leur organisation, du préjudice économique pour le pays et de bien d’autres choses encore », déplorant aussi au passage que le ministère public ne l'ait toujours pas informé, à ce stade, des faits qu'il lui reproche.
Cette situation n'a toutefois pas empêché le procureur général de décider de limiter ses déplacements. Bien qu'il jure que cela n'affectera pas ses activités politiques, Venancio Mondlane ne peut désormais plus quitter sa résidence plus de cinq jours et doit en tenir informé la justice.
Plainte déposée contre Daniel Chapo
L'opposant est cité à comparaître dans huit dossiers qui concernent principalement la destruction de biens publics lors des manifestations qui ont suivi les élections générales du 9 octobre. En novembre dernier, le procureur général lui avait ainsi demandé - ainsi qu'au parti Podemos - une indemnisation de plus de 500 millions de dollars pour le « préjudice causé à l'État mozambicain » à cette occasion. Une somme à laquelle il a ajouté, au mois de janvier, une procédure pénale à son encontre après la publication par Venancio Mondlane de ce qu'il avait appelé « son premier décret présidentiel », à savoir un texte dans lequel il légitimait notamment l'usage de la violence contre la police, ce qui lui vaut aujourd'hui d'être accusé de « subversion » et de « trouble à l'ordre public ».
Si l'opposant qualifie l'audition du jour « d’entretien normal et cordial », tout porte cependant à croire que la perspective d'un dialogue politique entre lui et le Frelimo au pouvoir s'éloigne de plus en plus. Le 5 mars, celui-ci n'a effectivement pas été convié à la signature, par le président Daniel Chapo, d'un accord de dialogue avec toutes les forces politiques présentes au Parlement.
De son côté, Venancio Mondlane a lui porté plainte, ce mardi, contre le chef de l'Etat qu'il accuse « d’incitation à la violence » lors d'un discours prononcé le 24 février dans le Cabo Delgado. Daniel Chapo avait alors comparé la répression de la contestation post-électorale à la lutte contre le terrorisme dans cette région du nord du pays. « Comme les jeunes qui versent leur sang pour défendre l’intégrité territoriale du Mozambique, nous verserons le sang pour défendre la patrie contre les manifestations », avait-il alors déclaré. Pour Venancio Mondlane, ces propos - qu'il qualifie de « guerriers » - empêchent « tout dialogue constructif », peut-on lire dans sa plainte. Celui-ci affirme en outre avoir été la cible d’un attentat, le 5 mars dernier, lors d’une manifestation. Selon la plateforme de la société civile Decide, son véhicule a essuyé six tirs à balles réelles lors de la répression de la marche.
« J’ai dû répondre à une ribambelle de questions sur les manifestations [qui ont suivi les élections du 9 octobre], a-t-il expliqué à la presse à sa sortie. Nous avons parlé de leur organisation, du préjudice économique pour le pays et de bien d’autres choses encore », déplorant aussi au passage que le ministère public ne l'ait toujours pas informé, à ce stade, des faits qu'il lui reproche.
Cette situation n'a toutefois pas empêché le procureur général de décider de limiter ses déplacements. Bien qu'il jure que cela n'affectera pas ses activités politiques, Venancio Mondlane ne peut désormais plus quitter sa résidence plus de cinq jours et doit en tenir informé la justice.
Plainte déposée contre Daniel Chapo
L'opposant est cité à comparaître dans huit dossiers qui concernent principalement la destruction de biens publics lors des manifestations qui ont suivi les élections générales du 9 octobre. En novembre dernier, le procureur général lui avait ainsi demandé - ainsi qu'au parti Podemos - une indemnisation de plus de 500 millions de dollars pour le « préjudice causé à l'État mozambicain » à cette occasion. Une somme à laquelle il a ajouté, au mois de janvier, une procédure pénale à son encontre après la publication par Venancio Mondlane de ce qu'il avait appelé « son premier décret présidentiel », à savoir un texte dans lequel il légitimait notamment l'usage de la violence contre la police, ce qui lui vaut aujourd'hui d'être accusé de « subversion » et de « trouble à l'ordre public ».
Si l'opposant qualifie l'audition du jour « d’entretien normal et cordial », tout porte cependant à croire que la perspective d'un dialogue politique entre lui et le Frelimo au pouvoir s'éloigne de plus en plus. Le 5 mars, celui-ci n'a effectivement pas été convié à la signature, par le président Daniel Chapo, d'un accord de dialogue avec toutes les forces politiques présentes au Parlement.
De son côté, Venancio Mondlane a lui porté plainte, ce mardi, contre le chef de l'Etat qu'il accuse « d’incitation à la violence » lors d'un discours prononcé le 24 février dans le Cabo Delgado. Daniel Chapo avait alors comparé la répression de la contestation post-électorale à la lutte contre le terrorisme dans cette région du nord du pays. « Comme les jeunes qui versent leur sang pour défendre l’intégrité territoriale du Mozambique, nous verserons le sang pour défendre la patrie contre les manifestations », avait-il alors déclaré. Pour Venancio Mondlane, ces propos - qu'il qualifie de « guerriers » - empêchent « tout dialogue constructif », peut-on lire dans sa plainte. Celui-ci affirme en outre avoir été la cible d’un attentat, le 5 mars dernier, lors d’une manifestation. Selon la plateforme de la société civile Decide, son véhicule a essuyé six tirs à balles réelles lors de la répression de la marche.
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