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Vol de vanille verte en hausse avant l'ouverture de la récolte

À Madagascar, malgré un prix encore incertain, les vols de vanille verte restent un fléau pour les planteurs. La Grande île représente 80% de la production mondiale et dans les champs, l'épice attire toujours la convoitise. En février, les autorités malgaches ont fixé le prix à 350 dollars le kilo à l’exportation. Alors que les planteurs de la région Sava, dans le nord du pays, attendent l’ouverture de la campagne de récolte au mois de juillet, les vols de gousses sont de plus en plus nombreux.



Vol de vanille verte en hausse avant l'ouverture de la récolte
« Quand les voleurs viennent, ils prennent tout. Ça nous est déjà arrivé deux fois dans notre plantation. » Dans son champ, Béatrice Feno coupe les herbes hautes et ajuste avec minutie les lianes de vanille sur lesquelles des gousses vertes sont déjà visibles. Avec son mari, Gilbert Raveloarison, ils cultivent cette épice depuis 10 ans et possèdent 150 pieds dans le village de Marovato, à quelques kilomètres d’Andapa.
 
« On essaie de produire beaucoup de vanille pour que notre travail soit rentable, même s’il y a des voleurs. Pour protéger nos gousses, nous avons construit des petites cabanes et nous dormons dans le champ. Nous avons un sabre comme celui-ci et un fusil pour faire face aux malfaiteur », confie-t-elle.
 
Depuis le début de l’année, les forces de l’ordre ont arrêté 90 voleurs de vanille dans la région Sava et les vols se sont amplifiés ce mois-ci, indique la gendarmerie. Mais les cultivateurs ont aussi leur méthode, précise Gilbert. « On a mis en place une auto-défense villageoise parce qu’il faut suivre les étrangers qui entrent dans notre village et savoir ce qu’ils viennent faire ici. »
 
Si Madagascar reste le plus grand producteur de vanille au monde, avec 1 500 tonnes exportées lors de la dernière campagne, les vols ont diminué la qualité de l’épice. Léonie Razafinjato, 54 ans, a quatre champs aux alentours d’Andapa. Elle a produit 160 kg l’année dernière. « Vous voyez, il y a des gens qui volent la vanille comme ça. Elle n’est pas encore mûre. On ne pourra la récolter qu’au mois d’août. La vanille, c’est notre source de revenu principal. Donc si on nous la prend, nous n’avons plus rien », précise-t-elle Une source de revenu importante qui mène à des scènes de violence extrême.
 
Depuis janvier, les autorités locales ont répertorié deux lynchages de voleurs de vanille dans la région Sava et signale qu’il y en a eu une dizaine l’année dernière. « Les auto-défenses villageoises ont tendance à tuer les voleurs lorsqu’elles les attrapent », explique le commandant de groupement de la gendarmerie de la région. « Nous les sensibilisons en leur expliquant que lyncher n’est pas la solution. Ils doivent les neutraliser et nous les livrer ensuite », poursuit-il.
 
Léonie a aussi mis en place une méthode radicale contre les bandits. « Il y a des fils à l’intérieur de ce champ qui sont reliés à la gâchette d’un fusil. Si les voleurs entrent et qu’ils coupent des gousses, le mécanisme tire une balle. Dans une autre plantation, nous avons creusé un trou et l’avons recouvert de feuilles pour piéger les malfaiteurs. »
 
Pour tenter de freiner les vols, le ministère de l’Agriculture a mis en place un système de poinçonnage des gousses qui permet aux producteurs de reconnaître leur vanille mais aussi de retracer l’origine du produit. Depuis le début de l’année, sur 800 kilos volés saisis, 630 ont pu être remis à leurs propriétaires grâce à cette méthode, souligne la gendarmerie.

RFI

Jeudi 28 Mai 2020 - 09:49


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