Les résultats officiels des élections qui se sont tenues le mercredi 31 juillet au Zimbabwe ont été annoncés ce samedi 3 août, dans l'après-midi. Robert Mugabe, au pouvoir depuis 33 ans, a recueilli 61% des voix au premier tour, contre 34% des voix à Morgan Tsvangirai, son principal opposant.
« Mugabe Robert Gabriel, du parti Zanu-PF est par conséquent déclaré dûment élu président de la République du Zimbabwe. La mesure prend effet à partir d'aujourd'hui, 3 août 2013 », a solennellement déclaré Rita Macarau Mugabe, présidente de la commission électorale du Zimbabwe. La Zanu-PF, parti de Robert Mugabe, obtient par ailleurs la majorité des deux tiers à l'Assemblée.
Morgan Tsvangirai a annoncé que son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), boycottera le gouvernement issu des urnes. « Le Conseil national du MDC a décidé qu'il ne légitimerait pas des institutions issues d'une élection illégale et par conséquent qu'il ne participera pas à ces institutions du gouvernement », a déclaré Morgan Tsvangirai, samedi 3 août, après l’annonce des résultats officiels donnant Robert Mugabe vainqueur dès le premier tour.
« Le MDC est déterminé à utiliser tout moyen pacifique, légal, politique, constitutionnel et diplomatique pour résoudre la crise en cours », a-t-il ajouté, indiquant son intention d'aller en justice pour contester ces résultats.
L'Union européenne « inquiète »
La représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, s'est également exprimée dès l’annonce des résultats par la Commission électorale du Zimbabwe. Elle a dit son inquiétude concernant « des allégations d’irrégularités » et des rapports faisant état d’une « participation incomplète ». Dans un communiqué, Catherine Ashton pointe également « un manque de transparence ».
« Le vote a eu lieu dans des conditions pacifiques, et c’est une bonne chose. Nous espérons que tout le monde va continuer à être dans cet esprit pacifique, même après les résultats », a précisé le porte-parole de Catherine Ashton, Mickael Mann, au micro de RFI. « Nous sommes en même temps inquiets des irrégularités qui ont été rapportées, du manque de participation de certains groupes et de certaines faiblesses dans le processus électoral », regrette-t-il. Assurant que la représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères va « continuer à suivre les développements et continuer de travailler étroitement avec nos partenaires internationaux, dans les jours et semaines qui viennent », il enjoint les parties en présence à « maintenir l’ordre dans le pays ».
L'appel au calme de Ban Ki-moon
Pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, les résultats des élections au Zimbabwe ne sont pas « crédibles ». La Grande-Bretagne émet, elle aussi, de « sérieux » doutes sur la crédibilité de ces résultats.
La situation au Zimbabwe préoccupe par ailleurs le secrétaire général de l'ONU. Ban Ki-moon a appelé vendredi les deux hommes, Mugabe et Tsvangirai, à envoyer « des messages clairs d'appels au calme » à leurs sympathisants. Ban Ki-moon a également fait dire, par la voix de son porte-parole, qu'il espérait voir les querelles sur les résultats du scrutin de mercredi être réglées « de façon transparente et juste ».
-
Tchad : le Conseil Constitutionnel valide la victoire de Mahamat Déby
-
En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo officiellement investi à la présidentielle par son parti
-
Présidentielle en Mauritanie: l’ex-chef de l’État Ould Abdel Aziz, condamné en 2023, a déposé sa candidature
-
Madagascar: l'Église catholique dénonce la loi autorisant la castration des pédophiles
-
Mali: «l'armée ne doit pas justifier ses exactions par celles des terroristes», selon Amnesty