
Il n'y a pas que les terroristes ou les bandits qui intimident, qui violentent ou qui tuent les populations civiles dans les régions sahéliennes, il y a aussi parfois les hommes en treillis, ceux-là même qui sont censés les protéger. Témoin, le dernier rapport sur la question publié hier mercredi par Amnesty International.
« Entre février et avril dernier, relate Le Pays à Bamako, l'organisation de défense des droits de l'homme recense pas moins de 199 incidents au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Au moins 57 exécutions et 142 cas de disparition ont été documentés. Ces exactions, selon Amnesty, sont l’œuvre des forces de sécurité. Ces bavures, pointe Le Pays, surviennent dans le cadre de l’engagement des pays du G5 Sahel à intensifier les opérations militaires contre les groupes terroristes évoluant dans la zone de Ségou au Mali, de Ouahigouya et Djibo au Burkina Faso et d’Ayorou au Niger. Dans la plupart des cas, précise encore Amnesty, il s’agit d’exactions qui interviennent après que la position de l’armée a été attaquée dans ladite localité. (…) Amnesty international se dit très préoccupé par ces 'violations et abus répétés des droits humains'. Et l'organisation recommande que les présumés coupables de ces situations soient traduits devant la justice. »
Les forces armées discréditées
L'Observateur Paalga, au Burkina, remarque que « ce n’est hélas pas la première fois que de telles graves accusations sont formulées à l’encontre des forces armées nationales des trois pays incriminés. Rien qu’en avril dernier, la division des droits de l’homme de la Minusma accusait les militaires maliens et nigériens d’exactions contre des civils. Pas plus tard que vendredi dernier, c’est l’association Tabital Pulaaku qui accusait les FAMA (les forces armées maliennes) d’avoir perpétré des exactions au centre du Mali en incendiant un village peul et en tuant 29 de ses habitants même si, pour les autorités de Bamako, les auteurs du massacre n’ont pas été clairement identifiés. »
En tout cas, pointe encore L'Observateur Paalga, « ces accusations récurrentes non seulement discréditent et ternissent l’image de nos armées, qui doivent lutter contre l’hydre sans pour autant y perdre leur âme, mais en plus sont contre-productives, surtout quand elles sont dirigées contre une communauté dont les membres, dans le meilleur des cas, ne vont pas collaborer avec les forces de défense et, dans le pire des cas, peuvent passer à l’ennemi pour venger leurs proches. »
Pas de guerre sans victimes collatérales...
« Le Sahel est aujourd’hui, une sorte d’arène romaine, où les curées de part et d’autres sont sanglantes, soupire pour sa part le quotidien Aujourd'hui, toujours à Ouaga. S’il appartient aux forces de défenses de faire le distinguo entre ennemis et simples populations, il est souvent difficile sous la pression et les menaces prégnantes de savoir qui est qui, tant terroristes et populations de certaines localités sont en osmose. Et il y a le risque aussi à trop tirer sur la conscience des forces de défense de leur saper le moral. Ceci étant, il est de bon aloi qu’Amnesty International tire la sonnette d’alarme, car il n’y a pas de guerre sans victimes collatérales, surtout dans une guerre oblique mais quand ces victimes collatérales deviennent nombreuses, il y a sûrement problème. »
Burundi : « l'heure du bilan viendra »
Retour à présent sur la disparition brutale du président burundais Pierre Nkurunziza, avec ce commentaire du site d'information Iwacu. « On ne tourne pas la page, l’heure du bilan viendra, car c’est ainsi, s'exclame Iwacu. C’est la terrible condition des hommes du pouvoir. Ils sont redevables. Les quinze ans de Pierre Nkurunziza à la tête du Burundi seront scrutés, analysés, commentés, jugés. (…) Un homme est donc parti, de manière 'inopinée', pour reprendre le terme officiel. C’est aussi une terrible leçon de vie, pointe le site d'information burundais. Comme pour nous rappeler que les honneurs, les titres, la puissance, que tout cela est finalement très fragile… »
Alors, « un autre homme va succéder à Pierre Nkurunziza, poursuit Iwacu. Qu’il garde à l’esprit cette fragilité toute humaine. Qu’il évite les pièges d’un pouvoir excessif, qu’il essaie d’écrire une nouvelle page d’histoire dans un Burundi apaisé. Les défis sont immenses pour le prochain président : plus de 400.000 réfugiés, une pauvreté galopante, l’épidémie du coronavirus… Mais il y a un temps pour chaque chose. L’heure (pour l'instant) est au recueillement. »
« Entre février et avril dernier, relate Le Pays à Bamako, l'organisation de défense des droits de l'homme recense pas moins de 199 incidents au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Au moins 57 exécutions et 142 cas de disparition ont été documentés. Ces exactions, selon Amnesty, sont l’œuvre des forces de sécurité. Ces bavures, pointe Le Pays, surviennent dans le cadre de l’engagement des pays du G5 Sahel à intensifier les opérations militaires contre les groupes terroristes évoluant dans la zone de Ségou au Mali, de Ouahigouya et Djibo au Burkina Faso et d’Ayorou au Niger. Dans la plupart des cas, précise encore Amnesty, il s’agit d’exactions qui interviennent après que la position de l’armée a été attaquée dans ladite localité. (…) Amnesty international se dit très préoccupé par ces 'violations et abus répétés des droits humains'. Et l'organisation recommande que les présumés coupables de ces situations soient traduits devant la justice. »
Les forces armées discréditées
L'Observateur Paalga, au Burkina, remarque que « ce n’est hélas pas la première fois que de telles graves accusations sont formulées à l’encontre des forces armées nationales des trois pays incriminés. Rien qu’en avril dernier, la division des droits de l’homme de la Minusma accusait les militaires maliens et nigériens d’exactions contre des civils. Pas plus tard que vendredi dernier, c’est l’association Tabital Pulaaku qui accusait les FAMA (les forces armées maliennes) d’avoir perpétré des exactions au centre du Mali en incendiant un village peul et en tuant 29 de ses habitants même si, pour les autorités de Bamako, les auteurs du massacre n’ont pas été clairement identifiés. »
En tout cas, pointe encore L'Observateur Paalga, « ces accusations récurrentes non seulement discréditent et ternissent l’image de nos armées, qui doivent lutter contre l’hydre sans pour autant y perdre leur âme, mais en plus sont contre-productives, surtout quand elles sont dirigées contre une communauté dont les membres, dans le meilleur des cas, ne vont pas collaborer avec les forces de défense et, dans le pire des cas, peuvent passer à l’ennemi pour venger leurs proches. »
Pas de guerre sans victimes collatérales...
« Le Sahel est aujourd’hui, une sorte d’arène romaine, où les curées de part et d’autres sont sanglantes, soupire pour sa part le quotidien Aujourd'hui, toujours à Ouaga. S’il appartient aux forces de défenses de faire le distinguo entre ennemis et simples populations, il est souvent difficile sous la pression et les menaces prégnantes de savoir qui est qui, tant terroristes et populations de certaines localités sont en osmose. Et il y a le risque aussi à trop tirer sur la conscience des forces de défense de leur saper le moral. Ceci étant, il est de bon aloi qu’Amnesty International tire la sonnette d’alarme, car il n’y a pas de guerre sans victimes collatérales, surtout dans une guerre oblique mais quand ces victimes collatérales deviennent nombreuses, il y a sûrement problème. »
Burundi : « l'heure du bilan viendra »
Retour à présent sur la disparition brutale du président burundais Pierre Nkurunziza, avec ce commentaire du site d'information Iwacu. « On ne tourne pas la page, l’heure du bilan viendra, car c’est ainsi, s'exclame Iwacu. C’est la terrible condition des hommes du pouvoir. Ils sont redevables. Les quinze ans de Pierre Nkurunziza à la tête du Burundi seront scrutés, analysés, commentés, jugés. (…) Un homme est donc parti, de manière 'inopinée', pour reprendre le terme officiel. C’est aussi une terrible leçon de vie, pointe le site d'information burundais. Comme pour nous rappeler que les honneurs, les titres, la puissance, que tout cela est finalement très fragile… »
Alors, « un autre homme va succéder à Pierre Nkurunziza, poursuit Iwacu. Qu’il garde à l’esprit cette fragilité toute humaine. Qu’il évite les pièges d’un pouvoir excessif, qu’il essaie d’écrire une nouvelle page d’histoire dans un Burundi apaisé. Les défis sont immenses pour le prochain président : plus de 400.000 réfugiés, une pauvreté galopante, l’épidémie du coronavirus… Mais il y a un temps pour chaque chose. L’heure (pour l'instant) est au recueillement. »
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