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Cybersécurité des ONG : "44% des enfants utilisent les réseaux sociaux avant l'âge de 13 ans", SOS village d'Enfants



M. Papa Daouda DIOP, directeur national de SOS Villages d'Enfants au Sénégal, a déclaré que la vulnérabilité des enfants sur internet est préoccupante. « Près d'un enfant sur deux (44%) utilise les réseaux sociaux avant l'âge de 13 ans », a-t-il affirmé, citant une étude présentée le jeudi 25 septembre par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Il a ajouté que l'âge moyen de la première utilisation des réseaux sociaux est de 12 ans, et que « près des deux tiers (62%) des mineurs interrogés reconnaissent avoir menti sur leur âge pour pouvoir s'y inscrire ».

M. Diop a fait la révélation ce vendredi 26 septembre 2025 au lancement de la plateforme régionale E_ARONCY (Alliance Régionale des ONG pour la Cybersécurité) effectué par SOS Villages d'Enfants, avec l'appui du NetHope Digital Protection Grant. Une plateforme numérique collaborative destinée à « renforcer les capacités, partager les bonnes pratiques et faciliter la mise en réseau des ONG face aux défis croissants de la cybersécurité ».
 
Dans son discours, Papa Daouda Diop a souligné que la cybersécurité représente aujourd'hui un défi majeur pour les organisations confrontées à diverses menaces et à des attaques multiples. « Même s'ils se disent conscients des risques liés à l'utilisation des réseaux sociaux (hyperconnexion, cyberharcèlement...), les trois quarts des 11-17 ans (77%) affirment avoir déjà été exposés à des contenus qu'ils considèrent comme choquants », a-t-il indiqué.
 
Tout en reconnaissant le potentiel infini offert par le numérique, M. Diop a rappelé que la technologie présente toutefois des risques importants pour « la sécurité, la vie privée et le bien-être des enfants ». « Elle aggrave les menaces et les préjudices auxquels de nombreux enfants sont déjà confrontés hors ligne, rendant les enfants déjà vulnérables encore plus vulnérables », a-t-il averti.
 
D'après le directeur de SOS Villages d'Enfants, même si les TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) ont facilité le « partage des connaissances et la collaboration », elles ont également facilité la « production, la distribution et le partage de matériel explicite exploitant et maltraitant les enfants ».
 
Il a précisé que cela engendre particulièrement des « risques d'abus et d'exploitation sexuels, ainsi que l'accès et l'exposition à des contenus inappropriés et potentiellement dangereux ».
 
« À SOS Villages d'Enfants, nos cibles sont les enfants et jeunes placés sous la protection de l'Organisation, qui est la plus grande au monde en matière de prise en charge alternative. C'est pourquoi ce phénomène nous préoccupe et engage notre responsabilité. C'est tout le sens de cette activité qui vise à interpeller et à engager les autorités étatiques », a-t-il conclu.
 
Allant plus loin dans les détails, Mme Aissatou Jeanne Ndiaye, directrice des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) au ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, a souligné que les statistiques sont alarmantes.
 

 « Les statistiques montrent que 66 % des enfants utilisent les réseaux sociaux. Parmi ces 66 %, un nombre important reconnaît avoir menti au moins une fois sur son âge pour y accéder », a-t-elle déclaré, rappelant que l'âge légal d'accès aux réseaux sociaux est de 18 ans au Sénégal.
 
Selon elle, la stratégie du « New Deal Technologique » illustre l'engagement du Sénégal à protéger tous les citoyens en ligne. Un programme de protection des enfants a été mis en place, visant à assurer la sécurité des enfants « dans le monde physique que nous connaissons aujourd'hui, mais aussi dans le cyber, qui sont les réseaux et autres ». Ce programme ne se limite pas aux enfants, mais inclut également les parents, les instituteurs et toutes les personnes qui les entourent.
 
Mme Ndiaye a précisé que ce programme est le fruit d'une collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment les ONG spécialisées telles que SOS Villages d'Enfants, ainsi que le Ministère de la Famille.
 
La directrice des TIC a également insisté sur l'importance de la coopération inter-structure. Selon elle, « un seul pays ne peut pas se protéger » de manière isolée. « L'État ne peut pas à lui seul se protéger, et les ONG ou les structures privées ne peuvent pas non plus se protéger seules. C'est pourquoi une protection totale est nécessaire », a-t-elle expliqué, soulignant qu'il existe une « protection interne » et une « protection qui nécessite une collaboration et une coopération » entre les différentes entités.
 
Enfin, elle a fait savoir que le Sénégal a mis en place plusieurs structures pour renforcer la cybersécurité, notamment : la Direction Générale du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d'Information, l'agence d'exécution de la cybersécurité, l'École Nationale de Cybersécurité à Vocation Régionale, qui apporte son soutien, ces structures œuvrent aux côtés du ministère, en charge de la politique globale de cybersécurité.
 


Vendredi 26 Septembre 2025 - 14:11


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