Reste à régler la question du président de la transition. Ni le mode de désignation de président de cette transition, ni la durée de la transition ne figurent sur le document final de la rencontre.
La durée de la transition dépendra de la restauration de l’intégrité territoriale et de l’évaluation technique du processus électoral, selon Soumailla Cissé de l’Union pour la république et la démocratie.
Tous les acteurs essentiels de transition, c'est-à-dire le président, le Premier ministre, les membres du gouvernement et les membres de l’ex-junte ne pourront pas se présenter.
Les forces vives du Mali ont demandé au médiateur d’engager sans délai des pourparlers entre les groupes armés du Nord et les autorités de la transition dans le but de parvenir à une cessation des hostilités et au retour des réfugiés et de personnes déplacées.
Ce n’est qu’à la suite de ces pourparlers que l’option militaire sera envisagée si aucun accord n’est conclu.
Décryptage du huis-clos malien
Il y a dans toute négociation, d'un côté le texte signé par tous - une déclaration solennelle, la lecture que l'on peut en faire et d'un autre côté, ce qui a aussi été décidé, négocié en coulisses. Que faut-il donc retenir et comprendre entre les lignes de la déclaration de Ouagadougou et de ce qui s'est décidé en coulisses?
Cette solution de consensus, adoptée in extremis et a minima, semble satisfaire toute les parties maliennes. Apres deux jours de discussions très difficiles, le document final reste volontairement flou et n'a pas été signé. Il s'agit d'une simple déclaration dont chaque article ou presque renvoie à l'accord-cadre de remise du pouvoir aux civils signé par l'ex-junte le 6 avril, c'est-à-dire au point de départ.
La question de la durée de la transition politique n'est pas tranchée. Aucun accord non plus sur l'un des principaux points de blocage, le devenir de Dioncounda Traoré après sa période de présidence intérimaire de 40 jours.
Pourtant à Ouagadougou, les médiateurs burkinabè et ivoirien ont bel et bien aidé la classe politique malienne à avancer sur un point : celle de la nomination du Premier ministre.
Selon Djibril Bassolé et Adama Bigtogo, celle-ci pourrait intervenir dans les prochaines 48h, une « short list » de trois personnes a déjà été arrêtée
Le mode de désignation reste confus,et repose sur un accord tacite entre les partis. C'est le CNRDRE, Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, c'est à dire l'ex-junte qui proposera son candidat en concertation avec la Cédéao, Commission économique des Etats de l'Arique de l'Ouest. Mais c'est le président intérimaire qui devra valider cette nomination par décret.
Le compromis ménage les susceptibilités des uns et des autres. Chaque camp a ainsi le sentiment de peser dans la désignation finale. Pour autant, les désaccords de fond sont encore loin d'être résolus.
Audio Djibrill Bassolé, Chef de la diplomatie du Burkina Faso, et médiateur de la Cédéao dans la crise malienne.: "La conférence n'avait pas pour but de décider. C'est une concertation. Des recommandations ont été faites, les décisions vont être prises par les organes habilités. La question qui reste maintenant à trancher , c'est la présidence de la transition".
Audio: Adama Bigtogo, Ministre ivoirien de l'Intégration africaine: "Dans les 48h au plus tard, le Premier ministre devrait être nommé conformément à la mise en oeuvre de l'accord-cadre".
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