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Algérie: les preneurs d'otages réclament «la fin de l'agression française» au Mali

Les jihadistes qui ont mené, ce mercredi matin 16 janvier, une opération contre des installations du groupe BP dans la région d’In Amenas dans le sud-est de l'Algérie, se réclament d’un groupe lié à al-Qaïda et disent venir du nord du Mali. L’opération serait toujours en cours. La brigade de l'islamiste Mokhtar Belmokhtar revendique la capture de 41 Occidentaux. Cette opération aurait fait deux morts et six blessés. La Grande-Bretagne a confirmé, jeudi, la mort d'un de ses ressortissants. Selon nos informations, non confirmées officiellement, un Français se trouve parmi les otages.



Portrait de Mokhtar Belmokhtar extrait d'une vidéo non datée obtenue par une agence de presse mauritanienne. AFP PHOTO / HO / ANI
Portrait de Mokhtar Belmokhtar extrait d'une vidéo non datée obtenue par une agence de presse mauritanienne. AFP PHOTO / HO / ANI
Les ravisseurs réclament « l'arrêt de l'agression » au Mali, selon un communiqué de la brigade d'Aqmi qui a revendiqué l'attaque. Par l'intermédiaire de l'agence mauritanienne Nouakchott Information, les islamistes se livrent à un chantage. La brigade demande à la France de cesser immédiatement son intervention militaire au Mali, et s'engage en contrepartie à ne pas s'en prendre aux 41 otages occidentaux qu'elle affirme détenir.

Ce nombre d'otages n'est pas encore confirmé de source indépendante. Le Premier ministre norvégien a néanmoins confirmé que treize de ses ressortissants avaient été capturés. Washington, Dublin et Tokyo ont également confirmé la présence de ressortissants nationaux parmi les otages. 150 employés algériens de CIS Catering, une société qui assure des prestations de nettoyage et de restauration, ont reçu l'interdiction de quitter le site gazier, selon la direction de la société.

Au moins un Français retenu

Le géant pétrolier BP a indiqué dans un communiqué, mercredi après-midi, qu'un incident sécuritaire était toujours en cours à In Amenas et que des hommes en armes occupaient son site.

Dans son deuxième communiqué, la brigade d'Aqmi affirme qu'elle détient donc sept ressortissants américains. Elle ajoute qu'elle a capturé des Français. Selon nos informations, au moins un otage français se trouverait effectivement aux mains des ravisseurs. Officiellement, le président François Hollande a déclaré ne pas avoir de certitudes sur d'éventuels nationaux retenus en otage. Il affirme être en liaison permanente avec les autorités algériennes qui « font leur devoir ».

Alger a affirmé qu'un Algérien et un Britannique avaient été tués dans cette attaque, qui a débuté à l'aube. Concernant le Britannique, l'information a été confirmée jeudi par le ministre des Affaires étrangères, William Hague, qui a dénoncé « un meutre de sang-froid ». Il n'a pas été en mesure de préciser le nombre d'otages retenus.

Représailles

On ignore pour l'heure si les otages sont retenus ou non sur un même lieu. La situation est confuse et évolutive. D'après le ministère de l'Intérieur algérien, l'attaque s'est déroulée en deux temps. La brigade d'Aqmi emmenée par Mokhtar Belmokhtar, l'un des chefs historiques d'al-Qaïda au Maghreb islamique, aurait d'abord pris pour cible un bus transportant des employés de BP vers l'aéroport. L'attaque ayant été repoussée par la gendarmerie qui escortait le bus, les preneurs d'otages se sont ensuite dirigés, deux kilomètres plus loin, vers la base de vie du site du gisement gazier d'In Amenas. In Amenas est située dans l'extrême sud-est algérien (à plus de 1 500 kilomètres de la frontière malienne).

Les ravisseurs affirment néanmoins venir du nord du Mali et agir en représailles après « l'ingérence de l'Algérie » qui a ouvert son espace aérien aux avions militaires français « qui bombardent le nord du Mali ». S'exprimant à la télévision nationale, le ministre de l'Intérieur algérien Dahou Ould Kablia a, lui, affirmé que les ravisseurs, une vingtaine d'hommes, ne venaient ni du Mali ni de Libye.

Désormais, les ravisseurs réclameraient la libération de 100 terroristes détenus en Algérie pour relâcher leurs otages. Mais les autorités algériennes indiquaient mardi soir qu'elles ne négocieraient pas avec les « terroristes ».

Le témoignage d'un otage se disant Français

Un otage qui dit être de nationalité française donne quelques détails troublants sur l'attaque qui s'est déroulée mercredi 16 janvier. A commencer par la précision de l'heure, 5h40, où un groupe puissamment armé est arrivé à bord de plusieurs véhicules.

Cet otage indique être détenu avec des Anglais, des Japonais, des Philippins et des Malaisiens.

Autre précision de l'otage français, et non des moindres, les ravisseurs seraient lourdement armés. Ils auraient piégé le site et contraint certains otages à enfiler une ceinture d'explosifs.

Selon lui aussi, les otages seraient répartis sur deux sites distincts : cinq seraient gardés sur la zone d'exploitation et les 36 autres retenus dans la zone d'hébergement voisine.
Source: RFI


Jeudi 17 Janvier 2013 - 10:38


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