Et, alors que les bruits de la fête vont bientôt s’estomper, le Bénin tout entier, et particulièrement le Bénin politique s’interroge déjà sur les lendemains de ce cinquantenaire décidément atypique, avec un scandale politico-financier sans précédent. Déjà, à la veille de cet événement tant attendu, c’est l’activité de collecte et de placement de fonds opérée par le groupe Investment consultancy and computering Services -plus connu sous son sigle, ICC Services- qui tenait les Béninois en haleine, dans une désolation généralisée. Un gros scandale, une véritable arnaque qui porte sur 100 milliards de francs CFA et qui touche près de 250 000 personnes. Ainsi, alors que l’élection présidentielle de mars 2011 s’annonce comme celle de tous les enjeux, le pouvoir, mais surtout le chef de l’Etat, considéré comme «moralement responsable» de la situation, n’en mène pas large avec cette affaire qui lui traîne aux pieds, comme un boulet.
En effet, 50 députés –sur les 83 que compte le Parlement béninois- viennent de signer une lettre dans laquelle ils demandent à l’Assemblée nationale d’«engager des poursuites à l’encontre du président de la République, chef du gouvernement, pour forfaiture et parjure». Thomas Yayi Boni est ainsi contesté jusque dans son propre camp, puisqu’au nombre des signataires de cette lettre adressée au président de l’Assemblée nationale -et pour lesquels la responsabilité du premier magistrat du pays est établie dans la sulfureuse affaire de placement d’argent- figurent des députés de la mouvance présidentielle.
En demandant que le chef de l’Etat soit traduit devant la Haute cour de justice, ces députés impriment une nouvelle tournure au feuilleton politico-financier qui rythme le quotidien du Bénin depuis plusieurs semaines. Un fait inédit, à un moment où l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa succession, négocie difficilement un second quinquennat à la tête du pays. On se demande dès lors si Yayi Boni a les ressorts nécessaires pour déjouer cette épée de Damoclès qui plane dangereusement sur sa tête. Au surplus, par-delà les dénonciations de certaines libertés prises avec l’orthodoxie bancaire, les députés frondeurs pointent aussi et surtout, le fait que ICC Services ait… financé «les activités politiques des partis et organisations de la mouvance présidentielle» et fabriqué «du matériel de propagande à l’effigie du président de la République et des dirigeants de ICC Services à partir de la présidence de la République».
Toute la question est maintenant de savoir comment sera traitée la requête du «Groupe des 50», convaincu que le chef de l’Etat, «économiste et banquier de profession, a trahi son serment de défendre le peuple béninois et la nation». Yayi Boni sera-t-il mis en accusation et/ou emporté par le scandale «ICC Services»? Le moins que l’on puisse dire, c’est que, quel que soit l’épilogue de cette affaire, le bras de fer entre le chef de l’Etat béninois et les forces de l’opposition, entre dans une nouvelle dimension à la veille de la prochaine élection présidentielle. La sanction viendra-t-elle de la représentation nationale, de la Haute cour de justice ou des urnes? C’est un Yayi Boni ceinturé par ces trois feux qui doit à présent chercher une parade juste et honorable, après la fête du cinquantenaire, pour éviter une cuisante défaite personnelle et politique.
En attendant, les lendemains du cinquantenaire de l’indépendance promettent d’être bien chauds au Bénin, en ce mois pluvieux d’août…
En effet, 50 députés –sur les 83 que compte le Parlement béninois- viennent de signer une lettre dans laquelle ils demandent à l’Assemblée nationale d’«engager des poursuites à l’encontre du président de la République, chef du gouvernement, pour forfaiture et parjure». Thomas Yayi Boni est ainsi contesté jusque dans son propre camp, puisqu’au nombre des signataires de cette lettre adressée au président de l’Assemblée nationale -et pour lesquels la responsabilité du premier magistrat du pays est établie dans la sulfureuse affaire de placement d’argent- figurent des députés de la mouvance présidentielle.
En demandant que le chef de l’Etat soit traduit devant la Haute cour de justice, ces députés impriment une nouvelle tournure au feuilleton politico-financier qui rythme le quotidien du Bénin depuis plusieurs semaines. Un fait inédit, à un moment où l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa succession, négocie difficilement un second quinquennat à la tête du pays. On se demande dès lors si Yayi Boni a les ressorts nécessaires pour déjouer cette épée de Damoclès qui plane dangereusement sur sa tête. Au surplus, par-delà les dénonciations de certaines libertés prises avec l’orthodoxie bancaire, les députés frondeurs pointent aussi et surtout, le fait que ICC Services ait… financé «les activités politiques des partis et organisations de la mouvance présidentielle» et fabriqué «du matériel de propagande à l’effigie du président de la République et des dirigeants de ICC Services à partir de la présidence de la République».
Toute la question est maintenant de savoir comment sera traitée la requête du «Groupe des 50», convaincu que le chef de l’Etat, «économiste et banquier de profession, a trahi son serment de défendre le peuple béninois et la nation». Yayi Boni sera-t-il mis en accusation et/ou emporté par le scandale «ICC Services»? Le moins que l’on puisse dire, c’est que, quel que soit l’épilogue de cette affaire, le bras de fer entre le chef de l’Etat béninois et les forces de l’opposition, entre dans une nouvelle dimension à la veille de la prochaine élection présidentielle. La sanction viendra-t-elle de la représentation nationale, de la Haute cour de justice ou des urnes? C’est un Yayi Boni ceinturé par ces trois feux qui doit à présent chercher une parade juste et honorable, après la fête du cinquantenaire, pour éviter une cuisante défaite personnelle et politique.
En attendant, les lendemains du cinquantenaire de l’indépendance promettent d’être bien chauds au Bénin, en ce mois pluvieux d’août…
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