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Ce que l'on sait sur le projet d’attentat de jeunes hommes radicalisés arrêtés à Bruxelles et Anvers

Huit personnes ont été arrêtées ce mardi à Bruxelles et Anvers dans la cadre d'une enquête concernant la planification d’un attentat. Les suspects, parmi lesquels une femme de 24 ans, sont issus de la mouvance islamiste et projetaient de commettre un attentat avec des armes à feu. Il n’y avait pas encore de cible concrète, mais il était question d’attaquer la police ou des institutions publiques. Certains étaient suivis par la sécurité de l’État et avaient un lien avec l’État islamique.



“Police! Stop!”. Voici ce qui a résonné dans le couloir d’un immeuble de la Tweegezusterslaan à Deurne dans la nuit de lundi à mardi. Il était environ minuit lorsque les habitants ont entendu des bruits. L’un d’eux a entrouvert la porte et a vu des policiers lourdement armés monter les escaliers. Ils effectuaient une descente au domicile d’A.A.O., un jeune homme né en 2003. Le jeune homme d’une vingtaine d’années était encore éveillé et a tenté en vain de s’enfuir. Il a finalement été arrêté par les forces de l’ordre. Une boîte remplie de documents a été saisie dans son appartement. Au même moment, sept autres arrestations et perquisitions ont eu lieu dans le pays.

Eupen

Ces arrestations se sont déroulées dans le cadre d’une enquête autour d’un projet d’attentat. Celui-ci a vu le jour il y a deux ans à Eupen, via les réseaux sociaux de S.B., un jeune homme d’origine kosovare âgé de 17 ans à l’époque. En novembre 2020, l’enquête sur S.B. et deux de ses compagnons est à peine entamée que les policiers avaient déjà décidé d’intervenir. À l’époque, les adolescents avaient déjà réalisé un message vidéo jurant allégeance à l’État islamique (EI) et avaient une cible concrète: un commissariat de police de Liège.
Une enquête plus approfondie avait montré que les choses étaient déjà sérieuses et que S.B. était déjà bien ancré dans les réseaux internationaux de l’EI. Par exemple, S.B. était en contact via Instagram avec le Kosovar viennois Kujtim K.. Ce dernier avait été arrêté après l’attentat de 2020 dans la capitale autrichienne, qui avait fait quatre morts. Il faisait partie de l’entourage de l’auteur de l’attentat du même prénom, Kujtim Fejzulai (20 ans).

Réseaux sociaux
S.B. et ses compagnons avaient ensuite été placés en détention dans un établissement pour mineurs. Et les enquêteurs n’en étaient pas restés là. L’Organe de coordination pour l’évaluation de la menace (OCAD) a continué à le suivre et la Sûreté de l’État a également gardé un œil sur lui. Par exemple, les réseaux sociaux de S.B. ont été surveillés de près. Et ce suivi a porté ses fruits: en 2021, la police fédérale a reçu les premiers signaux indiquant que quelque chose se préparait à nouveau dans l’entourage de S.B.. Le jeune homme d’Eupen n’a pas joué pas un rôle de premier plan dans ce projet d’attentat. “Bien qu’il ait eu de l’influence”, explique une source bien informée. “Il n’allait pas commettre l’attentat lui-même, mais il était en contact avec le ou les auteurs potentiels.”
C’est ce qui ressort des conversations qui ont été interceptées. Les enquêteurs ont pu y comprendre la préparation d’éventuels attentats à l’aide d’armes à feu. Il n’y avait pas encore de cible concrète, mais il était question d’attaquer la police ou des institutions publiques. A.M. - le neveu de S.M., qui s’est radicalisé - semble également impliqué dans l’affaire. A.M. a été condamné par le tribunal de Bruxelles en 2021 pour avoir projeté d’attaquer la prison pour femmes de Berkendael à l’aide d’une ceinture explosive. Il a également soutenu financièrement des combattants syriens. Aujourd’hui, son neveu serait impliqué dans des projets extrémistes.

Bruxelles et Anvers

L’enquête sur ces projets a été scindée en deux, à la police judiciaire fédérale de Bruxelles et d’Anvers. L’enquête anversoise montre que deux personnes jouent un rôle de premier plan. Leur identité reste pour l’instant incertaine. Mais ce duo aurait voulu exécuter les plans et aurait impliqué d’autres jeunes hommes dans leur projet. Au total, la police fédérale anversoise a effectué cinq perquisitions: chez E.E.A. (né en 2003) à Merksem, chez H.C. (né en 87) à Borgerhout, chez A.A.O. à Deurne, chez V.B. (la petite amie de E.A., née en 99) à Sint-Jans-Molenbeek et chez S.B. à Eupen.
En outre, la police fédérale bruxelloise a effectué trois perquisitions à Zaventem, à Molenbeek-Saint-Jean et à Schaerbeek. Là aussi, trois personnes ont été arrêtées et interrogées. Elles n’auraient pas joué un rôle de premier plan dans ce projet d’attentat. “Il existe des liens entre les deux dossiers, mais une enquête plus approfondie devra révéler dans quelle mesure les deux affaires étaient imbriquées”, a expliqué Eric Van der Sypt, porte-parole du parquet fédéral. Au total, huit personnes ont été arrêtées. Au moins cinq d’entre elles sont soupçonnées de préparer un attentat terroriste dans notre pays. Le juge d’instruction décidera ultérieurement s’il délivre des mandats d’arrêt à leur encontre ou non.

Radicalisation rapide

Selon le parquet fédéral, le groupe est composé de “jeunes adultes qui se sont radicalisés en peu de temps et ont développé des plans violents”. Ils cherchaient des armes mais “cela a mal tourné”, explique une source proche du dossier. “Heureusement, nous sommes arrivés à temps”.
“Nous les avions sur le radar et avions des indices sur un projet d’attentat concret. Alors, il ne faut pas laisser le hasard au hasard”, a déclaré le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. “L’islamisme radical est-il à nouveau en hausse? Ces dernières années, nous avons vu des indices de jeunes se radicaliser très rapidement via des théories du complot, via les réseaux sociaux. C’est un phénomène nouveau et bien sûr, nous y travaillons dur, nous sommes devenus beaucoup plus vigilants.”

7sur7

Mercredi 29 Mars 2023 - 08:41


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