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ENTRETIEN CROISE- VIVIANE, MBACKE DIOUM ET JERRY WONDA «Nous voulons hisser Viviane à hauteur de Beyoncé, faire d’elle une star hollywoodienne»

Samedi dernier dans un hôtel dakarois, le nouveau Single de Viviane Chedid «Soldier Girl Tonigth» a été présenté aux Sénégalais en présence de son nouveau producteur aux Etats-Unis, Jerry Wonda. En attendant l’album prévu pour cet été, L’Observateur a chopé Viviane, Mbacké Dioum ainsi que le propriétaire du «Platinium studio» pour un entretien à trois…



ENTRETIEN CROISE- VIVIANE, MBACKE DIOUM ET JERRY WONDA «Nous voulons hisser Viviane à hauteur de Beyoncé, faire d’elle une star hollywoodienne»
Quel sentiment vous anime aujourd’hui ? 
Viviane : Un sentiment de joie ! Je rends grâce à Dieu d’avoir mis sur mon chemin un aussi grand producteur qu’est Jerry (Wonda). Il faut reconnaître que depuis le début de notre collaboration, ma carrière est boostée. Et je suis certaine que le meilleur reste à venir, Incha Allah. Parce que tout ce qu’il touche devient du diamant. 

Comment s’est fait la connexion entre Jerry Wonder et vous ? 
Viviane : Quand nous nous sommes rendus à New York pour les «Musik Awards», Mbacké (Dioum) m’a proposé de l’accompagner aux studios de M. Jerry pour décompresser, car on attendait les résultats. Je stressais et il (Mbacké Dioum) m’a amenée là-bas pour écouter de la musique, histoire de m’évader. Après les présentations, il ne savait même pas que j’étais une artiste, il a sorti sa guitare et m’a demandé de chanter sur la mélodie. Quand je l’ai fait, il était visiblement surpris. Et c’est là qu’il a décidé de me produire. 

Quel genre d’engagement avez-vous pris ? On parle d’un contrat de 5 ans minimum. 
Viviane : Plus que ça ! 

Quoi exactement ? 
Viviane : (Elle hésite, se tourne vers Mbacké Dioum) Je lui dis ? 
Mbacké Dioum : (Avec un sourire malicieux) Il y aura beaucoup de choses. 

Comme quoi ? 
Mbacké Dioum : Plusieurs albums, des tournées et plein de bonnes choses. Parce que nous avons décidé de travailler avec lui en exclusivité. Jerry est un grand producteur et il a déjà fait beaucoup de bonnes choses. Soyez patients, vous verrez. Déjà, vous avez entendu le single (Ndlr : le single présenté pendant le show-case samedi dans un hôtel dakarois), l’album arrive avec plein de surprises, alors qu’il n’est pas du tout évident d’avoir Jerry Wonda pour tout un album. En général, il fait juste une chanson ou deux pour lancer l’artiste. Mais avec Viviane, il a décidé de prendre en charge toute sa carrière internationale. C’est clair qu’on en a pour un peu de temps. 

Qu’entendez-vous par un peu de temps ? 
Mbacké Dioum : Un peu de temps… 5 albums au moins et si ça nous plaît, nous irons jusqu’à mille…(sourire). 

Ok, mais dites-nous un peu comment s’est faite la connexion avec les artistes comme Busta Rhymes et Mavado pour ce single ? 
Mbacké Dioum : Alors, vous savez, les connexions se font naturellement, le producteur ne demande à personne de poser sa voix sur la chanson. Ce qui s’est passé, c’est que Viviane a fait la chanson et il l’a fait écouter aux gars (Busta Rhymes et Mavado) et ce sont eux-mêmes qui ont voulu y poser leurs voix. Par exemple, Busta Rhymes, c’était à la dernière minute et il a insisté pour y poser sa voix. Donc, c’est comme cela que ça s’est fait pour tout l’album. Vous verrez, il y aura beaucoup de surprises. 

Mais est-ce qu’on peut avoir quelques noms ? 

Mbacké Dioum : Pour l’instant, retenez Bustha et Mavado. Pour le reste, nous préférons laisser l’effet de surprise… 
Jerry Wonda : Surprise ! Surprise ! (S’adressant à Mbacké Dioum) Tu lui as donné deux noms, ça suffit pour le moment. 

Est-ce que parmi ces noms, on peut retenir Akon ? 
Viviane : Oui, il est dedans. 

Justement, il se dit que vous avez une relation amoureuse avec lui. Qu’en est-il ? 
Viviane : (Elle rigole) C’est faux ! Akon est un frère. 

Mais il n’y a pas qu’Akon sur la liste. Même entre Mbacké Dioum et vous, il se dit qu’il y a quelque chose ? 
Mbacké Dioum : Quelque chose comme quoi (rire) ? 

Une relation amoureuse ? 
Viviane : (Elle coupe) Je vais répondre à cette question à l’aise. Parce que tous les jours, on dit Viviane sort avec celui-ci ou celui-là. Bientôt, ils vont dire que je me suis remariée. 
Ah ! Mais il paraît qu’il y a un mariage qui se prépare ? 
Viviane : (Elle rigole) Il faut dire une chose, on m’a mis avec Karim Wade, Akon, Mbacké, Boub’s et même mon producteur (Jerry Wonda)… Comment tout ce monde peut être avec moi ou peut-être que ceux qui véhiculent ces rumeurs souhaiteraient me voir avec ceux-là. Mais tout cela n’est même pas vrai. 

Parlons un peu de votre producteur, parce qu’avec lui, par contre, les gens disent que s’il met autant de temps et d’énergie dans votre carrière, c’est justement parce que vous êtes ensemble ? 
Viviane : Tu sais Mame Sira… (Mbacké Dioum coupe). 
Mbacké Dioum : Non, c’est moi qui vais répondre à cette question. (Jerry Wonda intervient) 
Jerry Wonda : C’est intense ! (Ils éclatent de rire) 
Viviane : Je veux que vous m’écoutiez tous et attentivement. Dans un mois, vous allez entendre que Viviane s’est mariée. 

Avec qui ? 
Viviane : Laisse venir. 

Qui sera l’heureux élu ? 
Viviane : Surprise ! Surprise ! Et puis peut-être que c’est l’un de ceux avec qui l’ont me met «rek» ! 

Un Sénégalais, un Américain… 
Viviane : Surprise ! 
Mbacké Dioum : Un métis hindou ! (Rire) 
Viviane : Exactement, c’est un beau métis hindou. 

Non mais sérieusement, avec qui vous allez-vous vous marier ? 
Viviane : Non sérieusement, je rigole, je ne me prépare pas au mariage. Tu veux que je te dise de qui je suis vraiment amoureuse ? De ma musique…Bien sûr, après mes enfants. Je n’ai de temps que pour le travail. 

Que vouliez-vous dire tout à l’heure ? 
Mbacké Dioum : Je voulais vous dire que lorsque j’entends des rumeurs du genre qu’elle et moi sommes ensemble, ça me booste. 

Pourquoi ? 
Mbacké Dioum : (Il prend l’épaule de Viviane) Celle-là, je l’ai connue lorsqu’elle avait 16-17 ans. Je fais partie de sa famille. Elle et moi avons fait beaucoup de choses dans la musique. Elle est ma sœur et même plus qu’une sœur, elle est comme ma fille. C’est une longue et vraie histoire. Depuis ses débuts, je suis à ses côtés et j’y serai toujours. Mais chacun de nous a son foyer y compris Jerry. Nous sommes ensemble pour une mission qu’on entend bien terminer. Surtout que nous avons envie de faire des choses ici au Sénégal, chez nous. Mais franchement, on n’a même pas de temps à perdre sur ces rumeurs. Parce qu’elle a travaillé très dur, matin, midi, soir, on était tout le temps au studio. Donc, nous allons continuer à nous battre ensemble pour bâtir quelque chose de grand. Et cela, tout le monde pourra en profiter, tous les Sénégalais y ont leur part. 

Mais quand même, elle est une dame avec des enfants et est une valeur sûre de la musique sénégalaise. Ces rumeurs la touchent forcément… 
Viviane : Ça ne me perturbe plus. Parce que ces genres de rumeurs arrivent toujours quand je commence un travail. Par exemple, l’histoire de Mbacké, on l’a écrite le lendemain de mon arrivée aux Etats-Unis pour entrer en studio. Et je me suis dit : «Ah ! Ça recommence, mais je ne vais pas me laisser distraire.» Ma réponse sera par le travail. Parce que toutes les personnes qui me connaissent ou me sont proches savent que lui (Mbacké Dioum), c’est mon frère. En plus, ce qui devient marrant dans l’histoire, c’est qu’on me prête tellement de relations que finalement le jour où ils vont donner la bonne information, personne n’y croira. Donc maintenant, je prends ça avec philosophie et me dis que c’est la rançon de la gloire. 

Votre relation avec la famille Wade a été beaucoup interprétée comme une revanche. Qu’en pensez-vous ? 
Viviane : Je n’ai jamais cherché à voir Abdoulaye Wade durant tout le temps qu’il est resté à la tête de l’Etat. Maintenant, c’était notre président de la République, je l’ai trouvé dans un pays (les Etats-Unis à l’époque, Ndlr), j’ai fait une prestation pour lui et il a prié pour moi et ça m’a porté chance. C’est quelque chose qui m’a touchée et je l’ai dit. Ce qui s’est passé après cela, je pense que n’importe qui aurait eu une victoire comme la mienne serait reçue par le président de la République. C’est tout, il n’y a rien d’autre. 

Jerry Wonda, parlez-nous un peu de votre carrière. Comment êtes-vous entré en musique ? 
Jerry Wonda : Je suis originaire d’Haïti. Petit, j’ai eu la chance d’avoir un ami qui jouait de la guitare et qui m’a appris à jouer de cet instrument. Et j’avais mon oncle maternel qui est le père de Wyclef Jean qui était prêtre. Ainsi, on a habité en haut de l’église. Et on y jouait la musique, puisque nous étions tous les deux passionnés, Wyclef et moi. Mais malheureusement, on ne pouvait pas faire un studio dans l’église. 

Comment avez-vous fait alors ? 
Jerry Wonda : Alors mon père a déménagé de Brooklyn pour venir s’installer à New Jersey. Il nous a proposé son sous-sol pour y construire un studio et nous avons sauté de joie. Et c’est dans ce sous-sol que la plupart des titres les plus connus des «Fugees» ont été confectionnés. 

Et vous y avez goûté au succès ? 
Jerry Wonda : Oui ! Et naturellement à la longue, le succès faisait que les gens venaient de plus en plus nombreux et le sous-sol est devenu trop petit pour nous contenir. (En rigolant) Et comme nous sommes devenus riches, j’ai créé mon studio et me suis installé à Time Square au centre même de Manhattan. Et j’ai travaillé avec les plus grands, dont Rihanna, Lady Gaga, Mary G Blidge, Justin Bieber, U2 (Bono)… Même si parfois ce n’était pas pour louer mes services, mais pour louer le studio. C’est une belle revanche pour le fils d’Haïti que je suis de réussir le rêve américain. Et Maintenant, j’ai envie de revenir dans ces pays comme le mien qui, même s’ils sont pauvres, regorgent de talents. Et c’est justement de donner aussi à ces talents comme Viviane leur chance, de montrer à la face du monde ce qu’ils savent faire. 

Pourquoi avoir réellement produit Viviane ? 
Jerry Wonda : Elle est venue à mon studio avec Mbacké. Quand on a été présentés, j’ai voulu l’écouter chanter. Quand elle a chanté, c’était magique. Elle a une voix spéciale, toutes les artistes avec qui j’ai travaillé ont quelque chose de spécial et c’est ce que j’ai senti avec elle. Maintenant, je sais que sur le plan local Viviane n’a plus rien à prouver. Moi, le plus que je veux lui apporter, c’est d’en faire une star mondiale. C’est pourquoi je l’ai prise en main et là, je l’ai mise avec des artistes très connus comme Bustha aux Etats-Unis et Mavado en Jamaïque, comme ça leurs fans vont la découvrir et je suis certain qu’ils vont l’adorer, car elle est géniale. 

Si vous aviez un message à faire passer aux producteurs africains ? 
Jerry Wonda : Qu’ils croient en eux, qu’ils apprennent aussi à jouer un instrument au lieu de toujours créer la musique avec les ordinateurs. Car, il y a tellement de choses à faire avec les instruments. 

La sortie de l’album est prévue pour quand ? 
Jerry Wonda : Pour le moment, nous sommes à la phase-test avec ce single. Nous allons observer la réaction du public. Et, à partir de là, définir la date officielle de la sortie de l’album. 

Est-ce que Viviane va se lancer, comme presque toutes les stars américaines, dans le cinéma ? 
Viviane : On va tout faire, je suis prête pour tout ça. Y compris aller à la conquête de Hollywood ! 
Mbacké Dioum : Vous savez quoi, tout cela se fera naturellement. Je crois en elle et sais qu’elle ira même plus loin que là où sont les Beyoncé et autres stars mondiales. Et ça va se faire le plus naturellement possible. On est allé aux Musik Awards en compétition avec de grands noms et pourtant nous y avons eu non pas un, mais trois trophées. De plus, sans aucune intention, nous sommes allés chez Jerry et il a décidé de la produire dès qu’il a entendu sa voix. Donc, tout cela nous en remercions le Bon Dieu et je suis sûr qu’il y aura encore mieux Incha Allah et sans rien forcer. 

Voyageons dans le passé. Comment Viviane et Mbacké Dioum se sont connus ? 
Viviane : Je vais répondre. 
Mbacké Dioum : Non, laisse-moi répondre. 

Viviane d’abord ? 
Viviane : Eh bien ! Nous nous sommes connus au Sahel (ancienne boîte de nuit dakaroise) ! 

Mbacké Dioum : Non ça, je tiens à le raconter «barké Serigne Touba» (rires). C’était effectivement au Sahel, elle faisait un play-back. Je pense que c’était entre 1991 et 1992. Elle chantait un morceau «Fi nga néwone ba guisso ma lalay khar» (Viviane chante en même temps que lui le même refrain). Quand je l’ai entendue, je me suis dit : «Waaw !»Mais c’est qui celle-la ? Comment on a fait pour ne pas la connaître avec le talent qu’elle a, alors que je suis dans la musique ? 

Vous étiez où, à l’époque ? 
Mbacké Dioum : J’étais dans le staff de Youssou Ndour… 

C’était quand vous chantiez «Sa ma yaye nang ma bal…» ? 

Mbacké Dioum : Non, avant ça. Tu sais, je suis né dans la musique, c’est depuis l’âge de sept ans que je suis avec Youssou. Quand elle (Viviane) a fini, je suis allé vers elle et elle m’a appris qu’elle habite Mbour. Le lendemain, je suis allé à Mbour. Nous sommes allés ensemble à l’une de ses soirées variétés qu’elle animait dans un hôtel. Ce jour-là, je lui ai dit qu’il faillait que je la présente à Youssou. Elle n’y croyait pas trop, mais après elle me dit qu’il fallait la permission de son père. Et son père a accepté. Je crois que c’est 4 ou 5 jours après qu’ils ont eu un accident en rentrant d’une de ses soirées, son père, sa sœur Marie et elle. (L’émotion monte) Son père est décédé, elle (Viviane) était dans le coma. J’étais encore à Mbour, on m’a appelé pour m’apprendre la nouvelle. Je suis venu à l’Hôpital Principal de Dakar et je suis resté avec elle. Tous les jours, je quittais chez moi à Dantec (hôpital Le Dantec), j’allais prendre ses frères et nous étions tous les jours à son chevet. Je me suis occupé d’elle jusqu’à sa sortie. Elle a été très courageuse, pendant tout le temps qu’elle était à l’hôpital. Elle ne savait pas que son père était décédé. C’est à sa sortie que nous sommes tous allés à Mbour, et c’est là qu’on le lui a annoncé. C’était très dur. Et depuis lors, nous ne nous sommes jamais quittés. Après, je l’ai présentée à Youssou, à son mari Bouba qui est mon ami et jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’est cette même relation qu’on entretient. 

C’est très fort ? 
Viviane : C’est très, très fort. En plus, je l’ai présenté à mon père, et le lendemain on a eu l’accident. 

N’est-ce pas un signe du destin ? 
Mbacké Dioum : C’est un signe. Mieux, quand elle est sortie du coma, on a été dans sa chambre d’hôpital. Elle me dit : «Mbacké, tu sais ce qui est bizarre ? Mon père n’a jamais accepté que je fasse de la musique, mais avant notre accident, il n’arrêtait pas de prier pour moi. Il me disait : «Viviane, je suis ton père, que le Bon Dieu fasse qu’à travers ta musique, tu sois connue partout dans le monde.» Et, je t’assure que c’est une fille bien, elle ne s’occupe pas de ce qui ne la regarde pas, elle ne répond pas à la provocation, elle a le sens du partage. 

Viviane : (Toute émue) Eh ! Ça suffit maintenant. Nous allons dîner. Attendez l’album, Viviane arrive. 

Votre mariage aussi ? 
Viviane : Pas pour le moment, je suis mariée à ma musique. 


Propos recueillis par Mame Sira KONATE 
Source L'Observateur


Mardi 12 Juin 2012 - 12:11


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