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Ebola en RDC: le GEC appelle à soutenir le système de santé national

Quelles leçons doit-on tirer de la 10e épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo ? Le Groupe d’études sur le Congo, un centre de recherche de l’Université de New York, a publié ce jeudi le premier volet d’une série de rapports qui va faire le bilan de cette riposte à ce qui a été qualifié d’urgence sanitaire mondiale. Cette 10e épidémie a été déclarée le 1er août 2018 dans l’est du pays et a duré près de 2 ans. Le GEC examine la qualité de la réponse médicale : « Système de santé parallèle, effet pervers de la réponse », c’est le titre de ce rapport.



Ebola en RDC: le GEC appelle à soutenir le système de santé national
Officiellement, pour isoler les cas possibles et avérés d’Ebola et pour leur permettre d’avoir des soins appropriés, les acteurs de la riposte ont créé toutes des structures temporaires, construites pour la plupart avec des bâches et du bois de récupération, animées par du personnel venant parfois d’autres provinces ou pays, créant un sentiment « d’étrangéité ».
 
Le GEC note que ces acteurs, État compris, n’ont jamais cru que le système de santé congolais soit capable de faire face ou même ne méritait pas les investissements nécessaires pour assurer la riposte. C’est ce qui a renforcé la défiance de la population.

 
Par exemple, les patients qui présentaient des symptômes d'Ebola étaient physiquement retirés des structures de santé, hôpitaux ou centres dans lesquelles ils avaient placé leur confiance.
 
Ou encore, une fois qu’ils étaient « cas suspects », ils pouvaient passer plusieurs jours dans des centres de transit, très peu équipés, avec une faible capacité de diagnostic et peu de médicaments, pour finir par recevoir un test négatif.
 
Les centres de traitement, eux, inspiraient la peur, note encore ce centre de recherche américain. Au Nord-Kivu, on les appelait « acte final » ou « mouroir ». Des erreurs ont aussi été commises sur la sensibilisation autour de la maladie elle-même, des campagnes de vaccination ou même sur les enterrements sécurisés.
 
En faisant de cette épidémie une urgence sanitaire mondiale, selon le GEC, cela a fini par créer un sentiment au sein de la population qu’atteindre « zéro cas » était plus important que d’assurer son bien-être.
 
Épidémie et cycle de violences
 
La création de ce système de santé parallèle a contribué au cycle de violences qui a entouré la gestion de cette épidémie, comme l'explique Jason Stearns, directeur du GEC.
 
« La riposte avec sa grande hâte de faire vite pour faire face à l'épidémie d’Ebola a créé une méfiance au sein de la population qui a entamé un cercle vicieux qui a crée la violence : des attaques contre la riposte qui ensuite a militarisé la riposte, ce qui a encore davantage renforcé cette méfiance et ainsi de suite. »

RFI

Vendredi 18 Septembre 2020 - 09:23


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