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États-Unis : les moments clés dans l'histoire des débats présidentiels télévisés

À quelques semaines de l'élection présidentielle américaine, les deux principaux candidats, le républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden s'affrontent mardi au cours d'un débat télévisé. Depuis le premier du genre en 1960, plusieurs candidats se sont pris les pieds dans cet exercice imposé.



États-Unis : les moments clés dans l'histoire des débats présidentiels télévisés
Des dizaines de millions d'Américains auront les yeux rivés, mardi 29 septembre, à leur écran de télévision. Ils ne manqueront pas le premier débat organisé entre le candidat républicain et président sortant Donald Trump et son adversaire démocrate Joe Biden à quelques semaines de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.
 
À Cleveland, dans l'Ohio, un État clé susceptible de basculer d'un côté ou de l'autre, les deux hommes se retrouveront sur scène pendant 90 minutes, sous l'œil du journaliste de Fox News Chris Wallace, figure respectée dans les deux camps. Covid-19 oblige, aucune poignée de main n'est prévue pour ce duel qui se déroulera devant un public restreint.
 
Distancé dans les sondages depuis de longues semaines, Donald Trump espère une bonne soirée, ou un spectaculaire faux pas de son adversaire démocrate, pour se relancer.
 
Si leur impact sur le scrutin reste souvent limité, ces rendez-vous sont des moments forts de la campagne électorale, depuis le premier tête à tête télévisé organisé il y a 60 ans, à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon. Comme toujours lors de cet exercice incontournable, chaque candidat voudra se montrer à son avantage tout en tentant de décrédibiliser l'autre. Mais gare aux impairs qui, à défaut de faire basculer l'élection, peuvent coûter cher aux candidats. Petit retour sur les moments marquants de l'histoire des débats présidentiels télévisés aux États-Unis.
 
John Kennedy beaucoup mieux préparé que Richard Nixon (1960)
Pour ce premier débat présidentiel télévisé de l'histoire des États-Unis, le 26 septembre 1960 à Chicago, Richard Nixon n'est pas dans son élément. Le contraste entre les deux candidats à la Maison Blanche est saisissant : le jeune et fringant John Kennedy se montre à son aise devant la caméra, regardant profondément l'objectif et offrant des réponses claires et concises, tandis que le candidat républicain transpire et semble mal préparé pour ce nouvel exercice. Preuve de l'importance de la télévision : la plupart des 70 millions d'Américains ayant suivi le débat devant leur téléviseur ont estimé que John Kennedy, élu président des États-Unis quelques semaines plus tard, en était sorti vainqueur  ; ceux ayant écouté le débat à la radio ont conclu l'inverse.
 
L'énorme gaffe de Gerald Ford en pleine Guerre froide (1976)
Être président des États-Unis n'évite pas nécessairement les gaffes en matière de politique étrangère. Gerald Ford en a fait la cruelle expérience en 1976 en répondant à une question sur l'influence soviétique en Europe de l'Est. "Il n'y a pas de domination soviétique en Europe de l'Est et il n'y en aura jamais sous une administration Ford", a-t-il affirmé, sous les yeux médusés du journaliste du New York Times, Max Frankel. En pleine Guerre froide, cette remarque fit les choux gras de la presse pendant plusieurs jours et coûta probablement quelques voix au président sortant, finalement battu par Jimmy Carter le jour du scrutin.

L'énorme gaffe de Gerald Ford en pleine Guerre froide (1976)
Être président des États-Unis n'évite pas nécessairement les gaffes en matière de politique étrangère. Gerald Ford en a fait la cruelle expérience en 1976 en répondant à une question sur l'influence soviétique en Europe de l'Est. "Il n'y a pas de domination soviétique en Europe de l'Est et il n'y en aura jamais sous une administration Ford", a-t-il affirmé, sous les yeux médusés du journaliste du New York Times, Max Frankel. En pleine Guerre froide, cette remarque fit les choux gras de la presse pendant plusieurs jours et coûta probablement quelques voix au président sortant, finalement battu par Jimmy Carter le jour du scrutin.

Ronald Reagan se sort d'une question embarrassante grâce à son humour (1984)
Âgé de 73 ans en 1984, Ronald Reagan est alors le président en exercice le plus âgé de l'histoire des États-Unis. Interrogé sur son âge et sur sa capacité à occuper la fonction alors qu'il se présente pour un second mandat, l'ancien acteur s'en sort par une pirouette : "Je ne ferai pas de la question de l'âge un élément de cette campagne. Je n'exploiterai pas, pour des raisons politiques, la jeunesse et l'inexpérience de mon adversaire", répond-il en tournant la question à son avantage. À ses côtés, le candidat démocrate Walter Mondale, alors 56 ans, rit jaune. "J'ai tout de suite compris que sa réplique allait me faire mal, explique-t-il dans une interview à PBS six ans plus tard. Si vous regardez les images, vous voyez que je souris, mais si vous regardez de plus près, vous verrez quelques larmes sur mon visage parce que je savais qu'il venait de marquer un point décisif." Ronald Reagan est en effet réélu président et détient toujours le record du président le plus âgé de l'histoire des États-Unis.

La faute gestuelle de George Bush face aux Américains (1992)
Le comportement peut aussi disqualifier certains candidats. Invités à répondre aux questions du public en 1992, les deux candidats Bill Clinton et George Bush ont une approche diamétralement opposée du débat. Sur certaines questions, le président républicain sortant peine à répondre aux citoyens qui l'interpellent et semble impatient d'en finir. Il regarde ainsi sa montre à plusieurs reprises. Son adversaire, en revanche, se montre à l'écoute des questions et fait preuve d'empathie. Une différence de taille qui a sans doute joué beaucoup dans la victoire de Clinton quelques semaines plus tard.

L'incompréhensible "approche" d'Al Gore près de George W. Bush (2000)
Les images se suffisent parfois à elles-mêmes, mais ce qu'a fait Al Gore en 2000 reste, 16 ans plus tard, toujours aussi incompréhensible. Alors que George W. Bush, debout, explique que "cette campagne ne porte pas sur notre philosophie, notre position sur certains sujets...", Al Gore se lève de son tabouret et s'approche de Bush comme pour le provoquer. Bush regarde Gore, lui fait un rapide salut de la tête avec le sourire, et reprend sa phrase : "...mais sur qui est vraiment capable d'agir." Le public rit, le vice-président sortant est embarrassé. Sa chance ? Les réseaux sociaux et autres mèmes n'existaient pas encore en 2000. Cela ne l'a toutefois pas empêché de perdre l'élection. Alors qu'il menait de 8 points dans les sondages avant les trois débats, Al Gore était distancé de 4 points après ce troisième et dernier débat durant lequel il s'est approché maladroitement de son adversaire.

Un débat qui vire à l'affrontement personnel entre Hillary Clinton et Donald Trump (2016)
Le deuxième round entre Donald Trump et Hillary Clinton s'est révélé musclé. Un peu plus de 48 heures après la sortie d'une vidéo de l'homme d'affaires où il tenait des propos dégradants sur les femmes, le milliardaire a commencé par se défendre. Le candidat républicain a répété ses excuses, tout en lançant des accusations envers Bill Clinton. Une heure trente avant le début du débat, il avait convié des journalistes dans un hôtel où il était entouré de quatre femmes, dont trois accusent l'ancien président démocrate de les avoir agressées dans les années 1970 et 1990, et accusé Hillary Clinton d'avoir aidé à son mari à les dénigrer.
 
Cette dernière a vite répliqué. Le Donald Trump de la vidéo, "c'est tout à fait lui", a-t-elle martelé, en rappelant que le magnat de l'immobilier s'en était aussi pris "aux immigrés, aux Afro-Américains, aux Latinos, aux handicapés". Tendu, parfois menaçant dans l'attitude, Donald Trump a sorti, une à une, toutes ses cartouches : affaire de la messagerie privée, drame de Benghazi, gaffe d'Hillary Clinton sur les électeurs "pitoyables". Si le débat avait débuté dans un climat d'extrême tension, les deux candidats ne se serrant pas la main, il s'est achevé, de manière surprenante, sur une note plus apaisée. Hillary Clinton a affirmé qu'elle respectait les enfants de Donald Trump, et celui-ci a salué sa combativité.
 

France24

Mardi 29 Septembre 2020 - 15:00


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