Le Forum "Invest in Sénégal" s'est ouvert ce mardi 7 octobre au Centre de Conférence Internationale Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, plaçant la thématique de la renaissance africaine au cœur des débats. Au-delà des opportunités économiques, l'événement a servi de tribune pour un appel fort à une transformation profonde, ancrée dans la souveraineté économique, l'innovation locale, et la valorisation des ressources naturelles.
Lors des panels, le Premier ministre Ousmane Sonko a été interpellé sur la question de savoir : comment le Sénégal entend-il porter une renaissance africaine fondée sur la souveraineté économique, l'innovation locale et la valorisation des ressources naturelles ?
Dans sa réponse, le Premier ministre a soutenu qu’on a tendance à utiliser le terme de renaissance. Il a souligné que son usage suppose qu'on ait déjà évoqué la question de la première naissance, insistant ainsi sur l'importance de ce concept, avant d'indiquer que « ce débat devra être évoqué parce que, quand on essaie d'ausculter l'histoire de l'Afrique, quelquefois, on a de sérieux problèmes. On glisse vite entre ce qui peut être projeté, partant de l'antiquité, où la référence la plus remarquée en tout cas, si on se réfère aux travaux de scientifiques comme Cheikh Anta Diop et d'autres remonte à l'Égypte antique, et l'aspect de l'époque médiévale qu'on peut renvoyer aux grands empires, car pour l'Afrique de l'Ouest, on peut parler des empires du Mali, du Ghana, et ainsi de suite », a déclaré Ousmane Sonko.
Il a cependant ajouté que cette renaissance ne peut être projetée sans un regard critique sur l'histoire du continent et un assainissement macroéconomique rigoureux.
« Il y a des trous sur lesquels nous devons poser des questions. Et l'aspect culturel est extrêmement important quand on parle de développement. Si je dois prendre un exemple, je pose toujours la question de l'écriture, qui est une question très simple. Ici, nous nous exprimons en français, en anglais. On aurait tenu cet atelier ailleurs, partout dans le monde. Cela se serait tenu peut-être en langue arabe, en langue chinoise, en langue coréenne pour ceux qui sont là-bas, mais cela se lit et cela s'écrit. Et nous avons ces vides qu'il faut questionner et qui même dans la répercussion culturelle, vont aujourd'hui au-delà des emprunts, mais sont devenus des éléments de rivalité entre l'Afrique anglophone, l'Afrique francophone, l'Afrique arabophone, et ainsi de suite. Mais la vérité, elle est unique, comme aime dire un de mes ministres. L'Afrique doit faire ce que tout le monde a fait », a souligné le chef du Gouvernement du Sénégal.
Alignement sur les règles de bonne gouvernance
« Elle n'a pas inventé la roue, ou elle l'a réinventée. Et sur cet aspect, je poserai le débat sous l'angle d'abord des pratiques. Sur le plan économique, si tout s'ensuit, nous devons d'abord faire le travail qu'il faut pour un assainissement macroéconomique. L'un des intervenants l'a dit tantôt, compter sur nous-mêmes, et cela suppose que nous arrêtions de brader nos ressources. Cela a été toujours le cas sur le continent », a-t-il poursuivi, avant de s'interroger : « Pourquoi dans tous les autres continents profite-t-on beaucoup plus et beaucoup mieux des ressources naturelles, par exemple, que l'Afrique, qui en a autant que ces continents ?»
Il a par ailleurs estimé que « nous devrons accepter de nous aligner sur les règles de bonne gouvernance » car, dit-il, « l'Afrique doit cesser de brader nos ressources naturelles ». Selon lui, un parallèle a été établi avec les autres continents qui bénéficient mieux de leurs richesses, appelant à un alignement sur les règles de bonne gouvernance.
« L'exemple du Sénégal est atypique d'une très mauvaise gouvernance qui, malheureusement, construit aujourd'hui un héritage extrêmement difficile à relever. Nous devons faire les réformes qu'il faut. Dans son discours, le président a cité un certain nombre de réformes qui ont été faites et d'autres qui sont en cours pour aller dans le sens de la réduction des trains de vie de l'État et d'un bon ciblage de la dépense publique pour impacter la productivité, et un des exposés l'a prouvé ici. Il a donné peut-être une comparaison des pays africains, mais de manière générale, même en comparaison au monde entier, nos dépenses impactent moins sur la production et sur la productivité qualitative qu'ailleurs dans le monde. C'est autant d'éléments qui doivent guider la nouvelle gouvernance de l'Afrique. Nous considérons que souvent, nous posons le débat en termes de préoccupations économiques, principalement et avant tout, puisque cela impacte sur tout le reste », a précisé M. Sonko.
Pour le Premier ministre, le principe de base est de « compter sur nous-mêmes », nécessitant de corriger l'héritage d'une « très mauvaise gouvernance » passée. Il en appelle ainsi au retour à l'Identité et au défi culturel.
« Nous poserons peut-être le débat sécuritaire, qui est un débat extrêmement important. Et le continent est aujourd'hui l'un des plus impactés sur ce plan-là. Si l'on doit parler de renaissance, c'est l'ensemble de ces facteurs que nous devons intégrer, indexer en termes de réflexion stratégique, et se dire que les mêmes méthodes qui ont marché ailleurs, basées sur la rigueur dans la gestion des affaires publiques, sur le retour à l'identité culturelle qui est la nôtre fondamentalement et qui se traduit sur beaucoup de choses ».
"Connectivité qualitative"
Il a également abordé des préoccupations majeures qui doivent être intégrées dans toute réflexion stratégique de renaissance comme la "connectivité qualitative". Car il a souligné que bien que l'Afrique soit un continent « très connecté », la question est de savoir si cette connexion est « qualitativement » utilisée.
Pour lui, il est impératif d'orienter cet usage vers les « objectifs de développement, de cohésion sociale et de sécurité », et non vers les « discours de haine, de division ou de radicalisation ».
« Nous sommes un continent très connecté. Mais est-ce que nous sommes qualitativement connectés ? L'usage que nous faisons aujourd'hui, notre jeunesse, nos médias, de cette connectivité-là, est-ce le même usage pour orienter vers les préoccupations essentielles que sont le développement, la cohésion sociale et la sécurité ? Ou alors est-ce un usage qui oriente beaucoup plus vers des discours de haine, de division ou de radicalisation ? C'est autant de choses qu'il nous faut indexer également, et ce sont les défis qui nous interpellent aujourd'hui », a-t-il signalé.
Lors des panels, le Premier ministre Ousmane Sonko a été interpellé sur la question de savoir : comment le Sénégal entend-il porter une renaissance africaine fondée sur la souveraineté économique, l'innovation locale et la valorisation des ressources naturelles ?
Dans sa réponse, le Premier ministre a soutenu qu’on a tendance à utiliser le terme de renaissance. Il a souligné que son usage suppose qu'on ait déjà évoqué la question de la première naissance, insistant ainsi sur l'importance de ce concept, avant d'indiquer que « ce débat devra être évoqué parce que, quand on essaie d'ausculter l'histoire de l'Afrique, quelquefois, on a de sérieux problèmes. On glisse vite entre ce qui peut être projeté, partant de l'antiquité, où la référence la plus remarquée en tout cas, si on se réfère aux travaux de scientifiques comme Cheikh Anta Diop et d'autres remonte à l'Égypte antique, et l'aspect de l'époque médiévale qu'on peut renvoyer aux grands empires, car pour l'Afrique de l'Ouest, on peut parler des empires du Mali, du Ghana, et ainsi de suite », a déclaré Ousmane Sonko.
Il a cependant ajouté que cette renaissance ne peut être projetée sans un regard critique sur l'histoire du continent et un assainissement macroéconomique rigoureux.
« Il y a des trous sur lesquels nous devons poser des questions. Et l'aspect culturel est extrêmement important quand on parle de développement. Si je dois prendre un exemple, je pose toujours la question de l'écriture, qui est une question très simple. Ici, nous nous exprimons en français, en anglais. On aurait tenu cet atelier ailleurs, partout dans le monde. Cela se serait tenu peut-être en langue arabe, en langue chinoise, en langue coréenne pour ceux qui sont là-bas, mais cela se lit et cela s'écrit. Et nous avons ces vides qu'il faut questionner et qui même dans la répercussion culturelle, vont aujourd'hui au-delà des emprunts, mais sont devenus des éléments de rivalité entre l'Afrique anglophone, l'Afrique francophone, l'Afrique arabophone, et ainsi de suite. Mais la vérité, elle est unique, comme aime dire un de mes ministres. L'Afrique doit faire ce que tout le monde a fait », a souligné le chef du Gouvernement du Sénégal.
Alignement sur les règles de bonne gouvernance
« Elle n'a pas inventé la roue, ou elle l'a réinventée. Et sur cet aspect, je poserai le débat sous l'angle d'abord des pratiques. Sur le plan économique, si tout s'ensuit, nous devons d'abord faire le travail qu'il faut pour un assainissement macroéconomique. L'un des intervenants l'a dit tantôt, compter sur nous-mêmes, et cela suppose que nous arrêtions de brader nos ressources. Cela a été toujours le cas sur le continent », a-t-il poursuivi, avant de s'interroger : « Pourquoi dans tous les autres continents profite-t-on beaucoup plus et beaucoup mieux des ressources naturelles, par exemple, que l'Afrique, qui en a autant que ces continents ?»
Il a par ailleurs estimé que « nous devrons accepter de nous aligner sur les règles de bonne gouvernance » car, dit-il, « l'Afrique doit cesser de brader nos ressources naturelles ». Selon lui, un parallèle a été établi avec les autres continents qui bénéficient mieux de leurs richesses, appelant à un alignement sur les règles de bonne gouvernance.
« L'exemple du Sénégal est atypique d'une très mauvaise gouvernance qui, malheureusement, construit aujourd'hui un héritage extrêmement difficile à relever. Nous devons faire les réformes qu'il faut. Dans son discours, le président a cité un certain nombre de réformes qui ont été faites et d'autres qui sont en cours pour aller dans le sens de la réduction des trains de vie de l'État et d'un bon ciblage de la dépense publique pour impacter la productivité, et un des exposés l'a prouvé ici. Il a donné peut-être une comparaison des pays africains, mais de manière générale, même en comparaison au monde entier, nos dépenses impactent moins sur la production et sur la productivité qualitative qu'ailleurs dans le monde. C'est autant d'éléments qui doivent guider la nouvelle gouvernance de l'Afrique. Nous considérons que souvent, nous posons le débat en termes de préoccupations économiques, principalement et avant tout, puisque cela impacte sur tout le reste », a précisé M. Sonko.
Pour le Premier ministre, le principe de base est de « compter sur nous-mêmes », nécessitant de corriger l'héritage d'une « très mauvaise gouvernance » passée. Il en appelle ainsi au retour à l'Identité et au défi culturel.
« Nous poserons peut-être le débat sécuritaire, qui est un débat extrêmement important. Et le continent est aujourd'hui l'un des plus impactés sur ce plan-là. Si l'on doit parler de renaissance, c'est l'ensemble de ces facteurs que nous devons intégrer, indexer en termes de réflexion stratégique, et se dire que les mêmes méthodes qui ont marché ailleurs, basées sur la rigueur dans la gestion des affaires publiques, sur le retour à l'identité culturelle qui est la nôtre fondamentalement et qui se traduit sur beaucoup de choses ».
"Connectivité qualitative"
Il a également abordé des préoccupations majeures qui doivent être intégrées dans toute réflexion stratégique de renaissance comme la "connectivité qualitative". Car il a souligné que bien que l'Afrique soit un continent « très connecté », la question est de savoir si cette connexion est « qualitativement » utilisée.
Pour lui, il est impératif d'orienter cet usage vers les « objectifs de développement, de cohésion sociale et de sécurité », et non vers les « discours de haine, de division ou de radicalisation ».
« Nous sommes un continent très connecté. Mais est-ce que nous sommes qualitativement connectés ? L'usage que nous faisons aujourd'hui, notre jeunesse, nos médias, de cette connectivité-là, est-ce le même usage pour orienter vers les préoccupations essentielles que sont le développement, la cohésion sociale et la sécurité ? Ou alors est-ce un usage qui oriente beaucoup plus vers des discours de haine, de division ou de radicalisation ? C'est autant de choses qu'il nous faut indexer également, et ce sont les défis qui nous interpellent aujourd'hui », a-t-il signalé.
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