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LEA SOUKEYNA NDIAYE, PRESENTATRICE DE TELE: « NE JAMAIS DEPENDRE D’UN HOMME, C’EST MON OBJECTIF

Lea Soukeyna est la présentatrice de la « page » people de la Rts1, depuis une bonne période. Très regardée à travers l’excellente production « Kinkéliba » - l’anniversaire des deux ans est célébré ce jeudi - la native de Paris, il y a 19 berges, et non moins fille de la célèbre Anne Laure Marie de Rfi, savoure ses pas au Sénégal. Celle qui fait le buzz de la video en ce moment, après sa participation dans le clip de Duggee Tee, est aujourd’hui, aux anges et se retrouve entre ses deux cultures. Dans cet entretien bien « tendance », elle avoue son bonheur immense à apprendre aux côtés de professionnels expérimentés dans la « maison » dorénavant dirigée par Racine Talla, le nouveau Dg de la Rts.



LEA SOUKEYNA NDIAYE, PRESENTATRICE DE TELE: « NE JAMAIS DEPENDRE D’UN HOMME, C’EST MON OBJECTIF

Léa, pourquoi tu es vraiment restée, après tes vacances de février dernier?

Tu sais : Le fait d'être métisse te fait ressentir le besoin de connaitre les deux facettes de tes origines. J’ai grandi et vécu en France depuis ma naissance. Maintenant, c’est le Sénégal que je veux découvrir, dans le cadre de la vie adulte et professionnelle. Je venais en vacances souvent à Dakar quand j’étais petite, mais avec une autre vision, plus naïve et infantile de l’Afrique. Je suis venue me ressourcer, surtout au début ; car après mon baccalauréat littéraire à 17 ans, j’étais un peu perdue en ce qui concerne le métier et les études que je voulais exercer. J’étais donc stressée. Je l’avoue effectivement, les premiers mois m’ont aidé à me retrouver au sein de ma famille. C’était pour des vacances et je ne prévoyais pas de rester aussi longtemps ; je voulais juste découvrir les réalités du Sénégal, ce que je ne faisais absolument pas quand j’étais petite. Aujourd'hui, je me sens vraiment très bien, je suis en phase avec moi même et avec mon entourage. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Le Sénégal m'a beaucoup appris, surtout dans mes rapports avec les gens. Je suis beaucoup plus patiente maintenant, moins stressée et je sais apprécier les bonnes choses de la vie. Je suis arrivée le 1er février dernier et voila, je suis toujours ici.

Tu as dû discuter avec tes parents, certainement ?

Ma mère, la personne que j’aime le plus au monde, Anne Laure Marie, journaliste à Rfi, a toujours été très proche de l’Afrique. Elle m’a encouragé dans cette démarche de vouloir découvrir mes origines. Je vis avec mon grand-père, avec qui je suis très proche à Amitié 3. C’est d’ailleurs lui qui a pris l’initiative de me faire venir en vacances au Sénégal, lorsque j’étais petite.

Qu'as-tu eu envie de faire, à ton arrivée, en premier ?

Une fois arrivée, je ne savais vraiment pas quoi faire. Même petite, selon ma mère, je rêvais d’être journaliste, j’étais vraiment dans une période de doute, en pleine année sabbatique. Puis, avec le temps, je me suis dit qu'étudier au Sénégal serait pour moi un défi intéressant à relever pendant que d'autres compatriotes pensent le contraire et courent vers l'Hexagone. Il faut savoir que la France n'est pas un pays facile, tout comme le Sénégal, mais dans d’autres domaines. Par exemple, une fois le bac en poche, on peut se sentir très rapidement dépassé et la famille française vous considère très vite comme une grande personne, contrairement au Sénégal où même à 26 ans on peut te considérer comme un enfant puisque tu te dois d’obéir à tes parents, si tu vis toujours chez eux. Et c’est cette autorité et cet esprit de famille qui me permettent de me concentrer sur mon avenir.

Intéressant. C'est donc une façon de dire à tes compatriotes que le Sénégal est un pays merveilleux où il faut se battre et se réjouir des valeurs qui ont fait l'existence de ses dignes fils d'hier et d'aujourd'hui ?

Oui, d'une certaine manière. Je tiens à préciser que je ne considère pas les français plus compatriotes que les Sénégalais par rapport à moi. C’est une richesse culturelle, je n’ai pas de préférence entre les deux pays, je me sens partagé entre les deux et j’essaye d’en tirer un avantage, celui des deux cultures. On peut donc faire "un mix" et allier les deux pour en faire une force.

Comment tu t'es sentie en 2002, lors du match de coupe du monde entre le Sénégal et la France? Et tu étais pour quel camp?

Je me souviens, ce jour-là, j’étais à l’école primaire, je vivais à Paris, j’avais 10 ans et on nous avait permis de regarder le match à la place de l’heure de classe. Curieusement, j’étais vraiment pour le Sénégal et  je me sentais super fière d’être de père sénégalais. Alors quand le Sénégal a gagné, je me prenais pour une Sénégalaise à 100/100. La raison, ce doit être que pour une fois, le Sénégal était tiré vers le haut, considéré comme un pays capable de concurrencer l’Hexagone et même de le battre. Si la France avait gagné ce jour là, j’aurai été très déçue.

Comment te sens-tu à la Rts ?

Très bien. Vraiment, tout le monde a été très vite gentil avec moi. Je suis aujourd’hui très proche des filles de Kenkeliba, il y a vraiment cet esprit de famille et d’entraide.  Mon travail là-bas me permet surtout d’acquérir de l’expérience. Je suis entourée de très bons professionnels de l’information qui n’hésitent pas à m’aiguillonner et à me critiquer, ce qui me fait vraiment avancer et progresser. D’ailleurs, je pense que ça se voit, entre le mois de septembre et maintenant, j’ai évolué. Cela ajouté à mes cours au Cesti, je pense gagner plus de bonne base en journalisme.

Comment trouves-tu le showbiz sénégalais et existe-t-il déjà pour toi qui gères cette rubrique dans Kinkéliba?

Pour moi, le showbiz sénégalais existe, puisque cela consiste à se montrer ainsi que montrer sa situation financière dans les endroits mondains. Le seul problème c’est qu’on a tendance à décrire des personnes de "showbiz" juste parce qu’elles sortent le soir. Le showbiz doit voir une certaine forme de mérite, je pense. Ma vision sur le showbiz sénégalais est bien montré dans Kenkeliba, puisque je n’en parle pas, je préfère parler des stars américaines, de cinéma, de la musique, qui pour moi ont des histoires beaucoup plus intéressantes à raconter et un mérite bien plus grand. Par contre, je différencie les artistes sénégalais du showbiz, c’est à leur musique et à leur talent que je m’intéresse. Qu’ils sortent la nuit et soient dans les magazines, c’est autre chose. Je trouve cela intéressant, mais parler de "mannequin" juste pour dire quelles étaient dans une boite aux Almadies avec des bouteilles de whisky, ça ne m’intéresse pas ; du tout.

Une critique à l'endroit d'une certaine presse "people" ?

Je ne critique pas la presse, bien au contraire. Elle a tout à fait raison, parce que ces histoires intéressent les Sénégalais. C’est plutôt pathétique pour celles ou ceux qui se retrouvent dans ses magazines sous cette posture.

On te voit participer à la dernière vidéo de l’artiste Doug E Tee. Tu l’as voulu ?

C’est un honneur et un plaisir d’avoir participé à ce clip. En effet, c’est le réalisateur Gaby, que je connais, qui est un ami, qui m’a demandé si je voulais bien faire cette video par ce qu’ils avaient du mal à trouver une fille dont l’image pouvait coller à ce qu’ils voulaient. Il m’a donc présenter à l’artiste et nous a mis en rapport. Voila. Ce fut un réel plaisir.

Léa, on va parler «femme». Sais-tu cuisiner ?

Oui, j'aime beaucoup cuisiner. Même si je n’ai vraiment pas la fibre, ni le talent « sénégalais ». Je suis plus forte en cuisine française, les pâtes, les quiches ou steak, moins pour faire une bonne « ceebu jen » (riz au poisson) qui demande vraiment une grosse maitrise. J’en profite d’ailleurs pour dire tous mes respects aux « mamans » sénégalaises qui cuisinent merveilleusement bien et qui font de réels efforts pour leurs familles. En France, le micro onde, le surgelé, ont beaucoup gâché cette tendresse (rire).

Est-ce un regret de ne pouvoir cuisiner sénégalais ou alors un constat amer pour toi?

Un constat amer. Mais, attention, je ne compte pas en rester là. Je suis une personne qui observe beaucoup et je suis persuadée que je serai bientôt « la reine du ceeb » (rires aux éclats !). Il faut juste que je trouve le temps et 3h de cuisine, je n’en dispose hélas pas en ce moment, entre mes cours et la télé. Mais, ce n’est que partie remise. Je respecte énormément les valeurs africaines comme quoi une femme doit savoir cuisiner. C’est très important. Je ne fais pas parti de ses françaises qui clament leur liberté de femme à ce point, même si j’ai quand même d’autres conceptions féministes, celle-là n’en fait pas partie.

Comment fonctionnerais-tu avec un mari sénégalais qui tient à son repas bien sénégalais? Sachant que tu n'as pas encore le temps des trois heures de préparation et de cuisson du "ceebu jen"?

Bon : C’est un choix, d’abord (elle sourit). Si aujourd’hui, je ne prends pas le temps de cuisiner, c’est parce que je ne suis pas confrontée à cette situation. Le jour où cela arrivera - je l’espère - je ferai mon maximum pour prendre ce temps la, sans tomber dans le stéréotype de la femme au foyer puisque je le rappelle, pour l’instant je ne pense qu'à ma réussite professionnelle.. Mais, si je trouve un homme qui le mérite vraiment, là je reverrai peut être mon emploi du temps. Mais, déjà, ce n’est pas demain la veille et ensuite je pourrai toujours demander à quelqu’un de préparer pour moi (rire).

T’es féministe à souhait, dirait-on ?

Je crois beaucoup en la femme, notamment en ses capacités professionnelles, novatrices, autant que les hommes. D’ailleurs, on voit de plus en plus de femmes sénégalaises se lancer en tant que femmes d’affaires et gérer leurs propres sociétés, ou aussi en politique, il n'y a rien que je n’admire plus. Peut être aussi parce que ma mère fait partie de ses femmes indépendantes et autonomes. Ne jamais dépendre d'un homme, c’est mon objectif premier.

Tu avais des craintes comme tous les Sénégalais. Maintenant, les élections se sont bien déroulées. Quel est ton sentiment ?

Je suis trop fière de mon pays. C’est tout positif. C’est la preuve au monde entier que le Sénégal est un pays mature et les Sénégalais ont fait preuve d’une maturité politique et que maintenant, nous pouvons gérer nos affaires seuls, au même titre que l’occident. C’est merveilleux ce qui s’est passé. C’est tout positif. Bravo à tous.

Source : peoplesenegal.com



Dimanche 22 Avril 2012 - 20:54


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