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Le budget du Gabon réduit de 10% à cause du Covid-19

Au Gabon, à cause de la pandémie du Covid-19, le gouvernement a décidé de revoir son budget 2020 à la baisse. La loi des finances au Gabon étant basée sur les cours des matières premières, notamment le pétrole et le manganèse, Libreville a réduit ses prévisions des cours du baril de pétrole de 57 dollars le baril à 30 dollars. La tonne du manganèse perdrait 28% de sa valeur. Globalement, le Gabon a prévu une baisse de 283 milliards de FCFA de son budget rectificatif par rapport à la loi des finances initiale.



L’économiste gabonais Mays Mouissi conteste formellement les hypothèses retenues par le gouvernement pour élaborer sa loi des finances rectificative :
 
« Lorsqu'on regarde les projections sur les matières premières, le gouvernement, concernant le pétrole par exemple, maintient l'objectif de production pétrolière à 10,4 millions de tonnes métriques sur l'année, alors même qu'il s'est engagé auprès de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à réduire sa production pétrolière ! Soit le gouvernement nous informe de fait qu'il ne respectera pas ses engagements vis-à-vis de l'OPEP, soit l'hypothèse n'est juste pas réaliste, lorsqu'on regarde les perspectives aujourd'hui. Je pense que les chiffres qu'avance le gouvernement paraissent exagérément optimistes. »
 
Le budget est réaliste, répond le ministre de l’Économie, Jean-Marie Ogandaga :
 
« Nous avions prévu 57 dollars pour le prix du baril gabonais, mais les hypothèses arrêtées dans la loi des Finances rectificatives nous ont amenné à la prudence et à mettre un baril à 30 dollars. Et donc, notre budget a été arrêté à 30 dollars le baril et c'est pour cette raison que nous constatons une baisse de ce budget, avec une perte de près de 10%. »
 
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En plus de la baisse des recettes pétrolières, le gouvernement prévoit également une baisse des cours du manganèse dont le pays discute le rang de 2e producteur mondial avec l’Afrique du Sud. Dans ce contexte le gouvernement a réduit de 26% son budget d’investissement. « C’est une grave erreur pour la relance de l’économie », pointe Francis Evouna, président du Conseil gabonais du patronat, un regroupement des PME :
 
« Le gouvernement doit urgemment régler entièrement la dette intérieure pour relancer la machine économique. Je suis inquiet parce que ce budget impacte les entreprises qui ne peuvent plus avoir les marchés. »
 
Ancien Premier ministre, l’économiste Raymond Ndong Sima estime que le Gabon ne pourra pas relancer son économie tant qu’il ne réduira pas sa masse salariale, qui absorbe 51% des recettes publiques :
 
« Il faut regarder le moyen de diminuer l'ensemble des charges de l'État, y compris la masse salariale. Si on reste en l'état, ça veut dire qu'on n'a pas la capacité d'attaquer les autres dépenses. Donc, je pense qu'il faut regarder la meilleure façon de réduire l'ensemble des charges de l'État. »
 
Une pilule difficile à avaler car, depuis 3 ans, les fonctionnaires réclament leurs droits gelés suite à un accord conclu avec le FMI.

RFI

Jeudi 9 Juillet 2020 - 09:34


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