Denis Sassou Nguesso et François Hollande ont eu un entretien de plus d'une heure, ce lundi 8 avril à l'Elysée. REUTERS/Jacques Brinon/Pool
Est-ce dû à la météo ? Il faisait plutôt froid, ce lundi matin dans la cour de l'Elysée. La poignée de main échangée entre les deux chefs d'Etat a été brève. Le président congolais a tout de même eu droit à tous les honneurs républicains. Ensuite, l'entretien entre les deux hommes a duré une heure et quart, preuve qu'ils avaient des choses à se dire.
Centrafrique : la CCEAC n'a "pas légitimé le coup d'Etat"
À la sortie de ce tête-à-tête, Denis Sassou Nguesso a répondu aux questions de RFI. Interrogé en tant que président de la CEEAC, il s’est défendu de toute « légitimation » par cette institution du coup d'Etat mené en Centrafrique. « Nous n’avons pas légitimé le coup d’Etat en Centrafrique. Nous l’avons plutôt condamné. Au niveau de la CEEAC, nous sommes en train de rechercher les solutions de sortie », a-t-il déclaré au micro de RFI. « Ce n’est quand même pas en faisant ainsi que nous légitimons un coup de force », a-t-il encore insisté.
"Biens mal acquis" : Sassous Nguesso dénonce l'«ingérence» française
Le président congolais était également attendu sur l'affaire dite des « biens mal acquis ». Le président Sassou Nguesso a affirmé que l’affaire était loin de lui empoisonner la vie. Il a cependant reproché à la France son « ingérence ».
« Ce que nous voulons rappeler, c’est que le principe auquel nous avons tous souscrit au plan international, celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, que ce principe soit respecté », a-t-il martelé. Il a plaidé « pour que la justice, en France, ne se sente pas le droit de traiter des questions qui intéressent les problèmes intérieurs des autres Etats. »
Me William Bourdon, avocat de Transparency International, de la Ligue des droits de l’homme et président de l’association Sherpa, spécialisée dans la lutte contre les crimes économiques, a vivement réagit, au micro de RFI. « À chaque fois qu’un tyran, un dictateur africain, n’a pas été satisfait ou a été agacé par telle ou telle décision de la France, il a fait du chantage. Du chantage aux permis d’exploration attendus par plusieurs entreprises françaises, il a fait du chantage sur les coopérants », a affirmé l’avocat.
Jugeant « cette attitude funeste et cynique », et « totalement obsolète par rapport à l’aspiration de la société civile africaine » Me William Bourdon a jugé que « monsieur Sassou Nguesso est un homme du passé, il doit s’en rendre compte lui-même. »
Opposants de la diaspora
Tenus à l'écart de l’entrée de l’Elysée, quelques Congolais de la diaspora ont également profité de l’occasion pour se faire entendre, chantant des slogans appelant à « l’unité » face « à ceux qui nous dirigent ». « Nous avons voulu que les Français, et notamment le président français, puisse faire savoir à Sassou Nguesso que les Congolais veulent l’alternance politique au Congo », a expliqué l’un de ces opposants de la diaspora. Pour lui, « Denis Sassou Nguesso, qui va avoir bientôt 73 ans, aura passé la moitié de sa vie au pouvoir. Il est temps qu’il passe la main ».
Biens mal acquis : une enquête à trois volets
C'est fin 2010 que les deux juges ont été désignés pour mener l'enquête sur le patrimoine en France des trois présidents africains et de leurs proches. Cette désignation faisait suite à l'arrêt historique de la Cour de cassation qui a jugé recevable la plainte d'une ONG, Transparency International, spécialisée dans la lutte contre la corruption. Cette plainte a permis l'ouverture de l'enquête.
Jusqu'à maintenant, c'est surtout la Guinée équatoriale qui a été visée avec des ordonnances de saisies de biens mobiliers et immobiliers, et un mandat d'arrêt international contre le fils du chef de l'Etat. Mais l’enquête se poursuit aussi sur les volets congolais et gabonais de l’affaire. Un deuxième officier de police judiciaire a été mis sur l'affaire.
Au début de cette année, la police a perquisitionné deux villas appartenant à la famille Bongo dans le sud de la France. Le 13 février dernier, c'est la famille du président congolais Sassous Nguesso qui est à son tour visé avec une perquisition dans un hôtel particulier de la région parisienne appartenant à une de ses filles, Julienne Sassou Johnson.
D'après l'association Transparency International, la famille du président congolais posséderait en France 24 appartements et 112 comptes bancaires.
Source: RFI
Centrafrique : la CCEAC n'a "pas légitimé le coup d'Etat"
À la sortie de ce tête-à-tête, Denis Sassou Nguesso a répondu aux questions de RFI. Interrogé en tant que président de la CEEAC, il s’est défendu de toute « légitimation » par cette institution du coup d'Etat mené en Centrafrique. « Nous n’avons pas légitimé le coup d’Etat en Centrafrique. Nous l’avons plutôt condamné. Au niveau de la CEEAC, nous sommes en train de rechercher les solutions de sortie », a-t-il déclaré au micro de RFI. « Ce n’est quand même pas en faisant ainsi que nous légitimons un coup de force », a-t-il encore insisté.
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Le président congolais était également attendu sur l'affaire dite des « biens mal acquis ». Le président Sassou Nguesso a affirmé que l’affaire était loin de lui empoisonner la vie. Il a cependant reproché à la France son « ingérence ».
« Ce que nous voulons rappeler, c’est que le principe auquel nous avons tous souscrit au plan international, celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, que ce principe soit respecté », a-t-il martelé. Il a plaidé « pour que la justice, en France, ne se sente pas le droit de traiter des questions qui intéressent les problèmes intérieurs des autres Etats. »
Me William Bourdon, avocat de Transparency International, de la Ligue des droits de l’homme et président de l’association Sherpa, spécialisée dans la lutte contre les crimes économiques, a vivement réagit, au micro de RFI. « À chaque fois qu’un tyran, un dictateur africain, n’a pas été satisfait ou a été agacé par telle ou telle décision de la France, il a fait du chantage. Du chantage aux permis d’exploration attendus par plusieurs entreprises françaises, il a fait du chantage sur les coopérants », a affirmé l’avocat.
Jugeant « cette attitude funeste et cynique », et « totalement obsolète par rapport à l’aspiration de la société civile africaine » Me William Bourdon a jugé que « monsieur Sassou Nguesso est un homme du passé, il doit s’en rendre compte lui-même. »
Opposants de la diaspora
Tenus à l'écart de l’entrée de l’Elysée, quelques Congolais de la diaspora ont également profité de l’occasion pour se faire entendre, chantant des slogans appelant à « l’unité » face « à ceux qui nous dirigent ». « Nous avons voulu que les Français, et notamment le président français, puisse faire savoir à Sassou Nguesso que les Congolais veulent l’alternance politique au Congo », a expliqué l’un de ces opposants de la diaspora. Pour lui, « Denis Sassou Nguesso, qui va avoir bientôt 73 ans, aura passé la moitié de sa vie au pouvoir. Il est temps qu’il passe la main ».
Biens mal acquis : une enquête à trois volets
C'est fin 2010 que les deux juges ont été désignés pour mener l'enquête sur le patrimoine en France des trois présidents africains et de leurs proches. Cette désignation faisait suite à l'arrêt historique de la Cour de cassation qui a jugé recevable la plainte d'une ONG, Transparency International, spécialisée dans la lutte contre la corruption. Cette plainte a permis l'ouverture de l'enquête.
Jusqu'à maintenant, c'est surtout la Guinée équatoriale qui a été visée avec des ordonnances de saisies de biens mobiliers et immobiliers, et un mandat d'arrêt international contre le fils du chef de l'Etat. Mais l’enquête se poursuit aussi sur les volets congolais et gabonais de l’affaire. Un deuxième officier de police judiciaire a été mis sur l'affaire.
Au début de cette année, la police a perquisitionné deux villas appartenant à la famille Bongo dans le sud de la France. Le 13 février dernier, c'est la famille du président congolais Sassous Nguesso qui est à son tour visé avec une perquisition dans un hôtel particulier de la région parisienne appartenant à une de ses filles, Julienne Sassou Johnson.
D'après l'association Transparency International, la famille du président congolais posséderait en France 24 appartements et 112 comptes bancaires.
Source: RFI
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