
"Depuis le début de cette semaine, nous avons les preuves formelles. Les sept personnes interpellées le mois dernier dans des quartiers populaires de Bamako formaient la première cellule du Mujao à Bamako", a déclaré à l'AFP cette source policière malienne.
"Pour arriver à ce résultat, nous avons travaillé étroitement avec la Sécurité d'Etat (SE, services du renseignement) du Mali, dont le rôle a été
déterminant dans le démantèlement de cette cellule. (...) Les enquêtes se poursuivent", a-t-elle ajouté. Aucun détail n'a pu être obtenu sur les dates des interpellations et les lieux de détention des sept personnes.
Les arrestations sont toutefois évoquées dans un rapport confidentiel qu'un journaliste de l'AFP à Bamako a pu consulter dimanche. D'après ce document, ces arrestations ont "conduit au démantèlement de la cellule naissante du Mujao à Bamako". Les individus appréhendés "sont tous de nationalité malienne. (...) Ils sont âgés de 16 à 57 ans. Ils ont été formés militairement et idéologiquement dans le nord du Mali par les islamistes".
"Les tentatives d'infiltration vers le sud du Mali vont probablement se multiplier. (...) La cellule du Mujao démantelée devait notamment commettre
des attentats à Bamako", indique le document. Le Mujao et d'autres groupes jihadistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont occupé pendant plusieurs mois en 2012 les principales villes du nord du Mali, y commettant exactions et destructions de mausolées au nom de la charia (loi islamique). Depuis janvier, une opération militaire de troupes françaises et africaines a permis de déloger les combattants islamistes des grands centres de ces régions, notamment Tombouctou (nord-ouest) et Gao (nord-est). Mais des jihadistes armés restent actifs dans certaines zones et ils ont quelques fois réussi à s'infiltrer dans des villes "libérées" pour y mener des attentats suicides.
Ce fut notamment le cas à Tombouctou en mars dernier: cette cité historique à plus de 900 km Bamako a connu le premier attentat suicide de son histoire le 20 mars, et a enregistré le 31 mars une attaque similaire suivie d'une infiltration d'islamistes armés et d'affrontements meurtriers avec des forces maliennes aidées par des Français.
D'après le même rapport confidentiel consulté dimanche par l'AFP, l'enquête ouverte au Mali sur l'attentat suicide du 20 mars à Tombouctou vient d'être bouclée et révèle qu'un Franco-Malien figurait parmi les jihadistes tués dans cette ville. "Les preuves formelles confirment que le dénommé Moussa Thiam alias Abou Hafs, jihadiste tué le 20 mars à Tombouctou, est un Franco-Malien de 24 ans", indique le document, précisant que la famille du jeune homme "a largement contribué à son arrestation".
Dans le rapport, on voit notamment une photo de l'homme, à la peau noire, vêtu d'habits de couleur marron. Sa poitrine et un de ses bras sont criblés de balles.
Source: Abamako avec AFP
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