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Où en est le couple Macky-Sénégal après 6 ans d'union...

Le président de la République Macky Sall a fait 6 années à la tête du Sénégal ce dimanche 25 mars 2018. Ses alliés lui dresseront un bilan reluisant. L'opposition, dans son rôle, fera un tableau très sombre de son magistère. Comme d'habitude, les observateurs et autres politologues diront que c'est mitigé, pour des soucis d'équidistance. Mais qu'a-t-il fait concrètement ? Que n'a-t-il pas fait. Qu'a-t-il promis aux Sénégalais et qu'il a tenu. Que leur a-t-il promis et qu'il n'a pas fait ?



Le 25 mars 2012, Wade est contraint de se plier à la volonté des urnes. Les Sénégalais décident de changer de cap et choisissent Macky pour incarner la deuxième alternance de leur histoire politique. Il s'installe avec ses airs de "justicier républicain", proclame la fin de l'impunité, promet une reddition des comptes et annonce l'ère de la gouvernance sobre et vertueuse.

Dès la première année de son mandat, Macky emballe tout le Sénégal dans une traque des biens mal acquis. L'arrogance des nouveaux riches issus du régime de Wade aidant, l'arrestation de l'ancien ministre d'Etat Karim Wade et de certains de ses collaborateurs, jadis "intouchables", en avril 2013, fait renaître dans le coeur des Sénégalais un sentiment de "justice pour tous". Mais après trois ans de feuilleton judiciaire très controversé, la ferveur des sorties spectaculaires du procureur de la République d'alors, près la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), Antoine Félix Diome, se transforment en une immense déception, au sein de l'opinion, qui s'est sentie bernée après la grâce et "l'exil nocturne" de Wade-fils, dans des circonstances qui demeurent toujours opaques.

Ce qu'il a fait
En six années de magistère, le Programme d'urgence de développement communautaire (Pudc), qui vise à contribuer à l'amélioration de l'accès des populations rurales aux services sociaux de base à travers la mise en place d'infrastructures socio-économiques et le Programme d'urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) sont sans doute les points qui ont le plus captivé l'assentiment des Sénégalais... jusqu'à recueillir l'approbation de l'un des plus grands pourfendeurs, en la personne de Ousmane Sonko,
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Il y a également l'instauration du Programme national de bourses de sécurité familiale (Pnbsf), visant à mettre fin aux injustices sociales, en octroyant à plus de 300 000 familles défavorisées, une somme de 100 000 Fcfa/an. Cela est basé sur des critères de revenus, d’inscription et d’assiduité à l’école des enfants, afin de combattre les injustices sociales et les inégalités pour une meilleure répartition des richesses nationales.

La Couverture maladie universelle (Cmu) fait également partie des programmes initiés par le Président Macky Sall et qui ont séduit la plupart Sénégalais. Elle offre aux personnes les plus démunies, la possibilité de bénéficier d'une couverture du risque maladie... Même si la réalisation dudit programme a accouché de plusieurs difficultés. L'Etat traîne une lourde dette dans les structures de santé des différentes régions du pays, qui à ce rythme vont suffoquer.

La politique énergétique a été une des réussites de la Présidence de Macky Sall. Les Sénégalais ont rompu avec les coupures intempestives d'électricité. Il a le mérite d'avoir fait de la Société nationale d'électricité (Senelec) un modèle de réussite;


 

Où en est le couple Macky-Sénégal après 6 ans d'union...
Ces secteurs qui souffrent

Durant les six ans de règne de Macky Sall à la tête du Sénégal, beaucoup de secteurs ont souffert de sa politique de l'autruche. Notamment l'éducation et l'emploi des jeunes. En effet, après avoir promis la fin des abris provisoires dans son discours de campagne électorale lors de la Présidentielle de 2012, le constat reste amère à une année de la fin de son mandat. Un dossier qui sera publié sur PressAfrik, la semaine prochaine permettra de constater que peu d'efforts ont été faits dans ce domaine.

Toujours dans le secteur de l'éducation, les engagements pris par son gouvernement et non respectés, ont fini de plonger l'école sénégalaise dans une profonde crise qui risque de se répercuter sur la qualité et le niveau d'étude des futurs bacheliers du pays. Les syndicats d'enseignants, qui semblent tenir l'Etat par le cou, à moins d'un an de l'élection présidentielle, promettent de ne rien lâcher, quitte à aller vers une année blanche. Leur rencontre avec le Premier ministre n'a débouché sur aucun accord concret.
Pendant ce temps, la promesse du chef de l'Etat d'offrir à tous les bacheliers, non orientés dans les universités publiques, la possibilité de poursuivre leurs études dans les établissements privés du supérieur, moyennant une subvention, lui est retournée à la figure. L'Etat traîne une dette de plusieurs milliards (gouvernement et administrateurs d'écoles privées ne s'accordent pas sur le montant exact de la dette) envers les établissements privés du supérieur, qui menacent d'expulser les étudiants.

Sur le plan de l'emploi des jeunes, c'est le désastre. Le dernier rapport de "Pew Reserch Center", classe le Sénégal, premier pays africain avec le plus grand nombre de populations qui nourrissent l'envie de migrer vers l'Europe et l'Amérique, devant le Ghana et le Nigeria. L'épisode des migrants sénégalais faits esclaves dans l'enfer libyen, n'est toujours pas sorti des mémoires.

 

La politique politicienne toujours aussi polluante

Il a beaucoup été question de politique politicienne durant ces six années de Macky Sall à la tête du Sénégal. La valeur de sa parole s'est dépréciée au fur et à mesure que le mandat de 5 ans qu'il avait promis aux Sénégalais, pourtant non demandeurs, arrivait à terme. A la place d'une élection Présidentielle en 2017, les Sénégalais ont eu droit à un référendum de la Constitution en mars 2016, pour permettre au patron de l'Apr de se dédire et de valider son mandat de 7 ans.
Et pourtant, plus d'une fois, le chef de l'Etat a recadré publiquement certains de ses collaborateurs qui le dissuadaient de raccourcir son mandat à 5 ans. Cela après avoir, devant les télévisions du monde entier, soutenu qu'il allait historiquement réduire son mandat de 7 à 5 ans. C'était le 18 avril 2012, lors d'une conférence de presse conjointe à l'Elysée, avec le président français d'alors Nicolas Sarkozy. Que nenni !

Une politique "népotiste" sans scrupule
Les Sénégalais n'ont jamais pardonné au Président Wade l'implication de son fils dans les plus grands dossiers de l'Etat. L'avènement de Macky Sall à la tête du pays laissait présager que cette page de la gestion familiale des affaires de la cité était définitivement tournée. Ils ont été désagréablement surpris de voir la famille et la belle-famille du Président au devant des responsabilités étatiques, moins de trois ans après l'accession de ce dernier à la magistrature suprême.

Un ministre de la République (Mbagnick Ndiaye alors ministre de la Culture et de la Communication) a publiquement laissé entendre que la Première dame Marème Faye Sall agissait clairement dans la nomination de certains d'entre eux. D'ailleurs son frère, Mansour Faye dirige le département de l'Hydraulique.

Le cas Aliou Sall
Président de la République, Macky Sall, dans une interview avec nos confrères de Jeune Afrique publiée le 28 décembre 2016, indique clairement que jamais son frère ou un autre membre de sa famille ne va bénéficier d'un décret de nomination signé de sa main. "Je ne mêle jamais ma famille à la gestion du pays. Si mon frère a été amené à être cité dans des affaires de sociétés privées, c’est parce que je lui avais justement indiqué très clairement, dès ma prise de fonctions, qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination, notamment en raison de l’histoire récente du Sénégal (Wade père et fils) et parce que je ne voulais pas être accusé de népotisme... Je lui avais conseillé, à l’époque, d’essayer de voir dans le privé", avait-il confié au magazine panafricaniste. 
Le 12 septembre 2017, c'est le même Macky Sall qui signe le décret portant nomination de son frère Aliou Sall, à la Direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc)...

Les Sénégalais ne sont pas dans les médias au quotidien pour dresser un bilan positif ou négatif du magistère de Macky Sall. C'est devenu le job des politiciens. Le peuple vient de passer six ans de vie commune avec celui qu'il avait choisi pour changer sa destinée. A lui de juger le 24 février 2019, si le mariage doit continuer où tout simplement s'arrêter, devant Dieu et les hommes.


Dimanche 25 Mars 2018 - 12:20


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1.Posté par Mayday le 25/03/2018 19:36
L'activisme débordante du Macky et les nouvelles promesses à la place de bilan montre à suffisance que le Macky tente de soigner l'emballage car le contenu n'est pas CONSISTANT

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