Tout a commencé le 16 août quand une altercation a lieu entre les jeunes de la localité, constitués en groupes d’autodéfense qui se défendent contre des exactions des hommes de la Seleka. Une dizaine de ces derniers ont été tués lors de ces combats.
Dépassés, ceux-ci ont fait appel à Bangui qui a envoyé des renforts, une dizaine de véhicules et des hommes lourdement armés. C’est là que tout a dérapé. Interrogé, un colonel de la Seleka n’a pas maîtrisé sa colère et met directement en cause les jeunes de Bouang d’avoir provoqué le désastre : « On porte la tenue là, c’est pour la sécurité, pour assurer que la vie soit normale. A chaque fois, nos officiers supérieurs meurent sur le terrain. Pourquoi ? ».
Depuis presque un mois, la vie n’a toujours pas repris à Bouang. Dans le cœur des habitants, le chemin du pardon est encore loin. On accuse des hommes de la Seleka d’avoir visé la communauté chrétienne. Néanmoins, cet homme croit en des jours meilleurs : « Le pardon, ce n’est pas facile. Il ne vient pas de suite. Mais par la volonté de Dieu, je crois que tout va s’arranger ».
Autres violences
D'autres violences ont eu lieu dans le centre du pays. Cette fois, les autorités accusent des partisans de l'ex-président François Bozizé d'avoir attaqué plusieurs villages près de la ville de Bossangoa, des villages proches du village natal de Bozizé.
Selon le porte-parole du président de la transition, Guy Kodegue, il y a eu cinq morts du côté des forces de défense nationale et de sécurité mais aussi des victimes civiles, même s'il ne peut encore donner de bilan plus précis. La population de cette région s'est, par conséquent, enfuie dans des villages voisins pour se mettre à l'abri.
Plusieurs personnes confirmaient hier soir la présence d'hommes armés et la destruction de maisons et d'édifices religieux, mais pas l'identité des assaillants.
Toujours selon Guy Kodegue, le Conseil national de sécurité, mis en place par la transition, s'est réuni samedi soir pour déterminer la réponse adéquate à apporter à cet incident.
Par ailleurs, le HCR, Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, s'inquiète de la situation dans la région de Paoua, au nord de la RCA, après des violences. Des villages ont également été incendiés, et des milliers de personnes ont été déplacées. Le HCR déplore un vide sécuritaire, et lance un appel aux autorités centrafricaines et aux groupes armés qui sévissent dans le pays.
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