La Banque mondiale met en garde contre des risques accrus de refinancement pour plusieurs pays d’Afrique subsaharienne à l’approche de l’échéance d’importantes euro-obligations. Dans son rapport préliminaire Africa’s Pulse, intitulé « Comment créer des emplois en Afrique », l’institution estime que ces échéances pourraient poser de sérieux défis en matière de viabilité de la dette publique.
Selon le document exploité par PressAfrik, l’Afrique du Sud enregistrera les remboursements obligataires les plus élevés entre 2025 et 2027, représentant environ 3 % de son PIB sur la période. Le Sénégal devra pour sa part honorer des remboursements totalisant 1,1 milliard de dollars entre 2026 et 2028, dont près d’un tiers dès 2026. Après la restructuration de sa dette, le Ghanafera face à des remboursements de 500 millions de dollars en 2025 (0,7 % du PIB) puis de 1,2 % du PIB en 2026. Au Kenya, après un pic à 1,7 % du PIB en 2024, la pression devrait s’atténuer entre 2025 et 2027 grâce au rachat anticipé de certaines obligations.
Le rapport souligne que le calendrier régional des remboursements fait apparaître des tensions de liquidité croissantes, avec un pic attendu en 2026, susceptible d’affecter la prime de risque des pays concernés. La Banque mondiale rappelle que les conditions financières mondiales se sont durcies depuis 2022, sous l’effet du resserrement monétaire dans les économies avancées et de l’élargissement des écarts de rendement pour les économies émergentes.
Si, en 2025, ces écarts sont globalement revenus à leurs niveaux d’avant la pandémie, facilitant un retour partiel de certains États sur les marchés, la Banque mondiale avertit d’une vulnérabilité persistante. Elle parle d’un « double scénario » pour la région : des conditions momentanément favorables, mais un risque élevé de retournement rapide en cas de choc sur les marchés.
L’accès aux marchés obligataires demeure fragile. Aucun pays d’Afrique subsaharienne n’y a eu recours en 2023, avant une reprise en 2024 où sept États — Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Nigeria, Sénégal et Afrique du Sud — ont levé plus de 12 milliards de dollars, principalement pour refinancer des dettes arrivant à échéance. En 2025, seuls trois nouveaux émetteurs ont réussi à mobiliser des fonds, à des coûts toutefois très variables.
-
Yango Group publie son tout premier rapport: 4 milliards $ générés par ses partenaires et des investissements
-
Monnaie unique ECO : la Cédéao alerte sur le retard des critères de convergence
-
Sénégal : hausse de 2,9% des prix à la consommation en rythme annuel, en novembre 2025, selon l'Ansd
-
Dette du Sénégal : L’alerte rouge de la Bank of America face au refus d’Ousmane Sonko
-
Crise financière : «La dette cachée est une polémique qui n’a pas sa raison d’être» (Abdourahmane Sarr)




Yango Group publie son tout premier rapport: 4 milliards $ générés par ses partenaires et des investissements


