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[Reportage] Violences en Guinée: choses vues dans le quartier de Wanindara



En Guinée, le Front national de défense de la Constitution dresse le bilan de cette nouvelle semaine de contestation faisant état de un mort, une dizaine de blessés ainsi que plusieurs arrestations. Ces derniers jours, les violences sont concentrées à Conakry, la capitale, dans le quartier de Wanindara et le gouvernement confirme le décès d’un jeune homme sans être pour l’instant en mesure d’en certifier la cause ni les circonstances.

Nous sommes dans le quartier de Wanindara, en haute banlieue de la capitale où les violences se poursuivent.

Dans une concession, au sol, un plat de riz renversé, des assiettes brisées, la porte forcée, les chambres sont sens dessus dessous… Une femme raconte ce qui s'est passé et un journaliste assure la traduction: « Les pick-up sont rentrés dans l’enceinte de la cour et ils ont tout saccagé. Ils ont trouvé trois vieilles dames et les ont brutalisées. Six ont été interpellées. Elles estiment qu’elles ne sont pas sorties pour aller faire des manifestations dehors. Pourquoi se faire victimiser à domicile ? Elles réclament justice ».

L’appel à la prière couvre à peine les détonations des lacrymogènes. L’imam dit avoir été giflé. Nous sommes à Wanindara où les jeunes affrontent, sans relâche, les forces de l’ordre: « Réellement, ça ne va pas à Wanindara. Jeudi dernier, on a tiré sur deux jeunes. La première victime a succombé. Il faut au moins que la justice fasse son travail parce que lorsque nous sommes dans un Etat où la justice ne joue pas son rôle, cela devient une source de conflits ».

Dans ce quartier, il y de nombreuses victimes. Une femme avait été prise comme bouclier humain par des policiers, arrêtés depuis. Une affaire qui avait fait grand bruit.

Dans une clinique voisine, un jeune homme blessé « par une balle », dit-il, et sur le chemin, un début d’incendie dans une concession.

A chaque fois, les forces de l’ordre sont accusées mais « aucun élément ne permet de le vérifier », selon le ministre de la Sécurité. Albert Damatang Camara appelle à la « prudence » en cette période de tensions exacerbées.

Depuis la mi-octobre, une trentaine de civils ont perdu la vie en marge des manifestations contre une réforme de la Constitution qui ouvre la voie à un éventuel troisième mandat pour le président Alpha Condé. Le texte sera soumis à référendum le 1er mars prochain, en même temps que les élections législatives.

Rfi

Samedi 22 Février 2020 - 11:49


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