Dans les quartiers favorables à Laurent Gbagbo, ces jeunes gens effectuent de facto le travail des forces de police, bien moins visibles ces derniers jours, mais avec des règles bien à eux. A Abidjan, les étrangers, qu’ils soient noirs ou blancs, ou bien les partisans supposés ou réels d’Alassane Ouattara ne cachent pas leur crainte lorsqu’il s’agit de croiser le chemin de ces gavroches qui clament haut et fort leur amour de la Constitution et de la souveraineté nationale.
Du côté du RHDP, la mouvance politique qui soutient Alassane Ouattara, on s’organise également pour tenir la rue. Depuis dix jours, les jeunes de plusieurs quartiers d’Abidjan mais aussi de certaines villes de province n’hésitent plus à sortir pour braver les forces de l’ordre et mener à l’occasion des actions de guérilla urbaine.
Fait nouveau, ces derniers jours ce sont les femmes qui ont commencé à mobiliser. Lundi dans les communes abidjanaises de Treichville et Koumassi mais aussi à Grand Bassam, les femmes pro-Ouattara ont battu le pavé. Si dans la dernière localité, elles ont pu faire entendre leur voix sans heurt, à Abidjan elles ont été dispersées par des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air.