Pour Pékin, le sommet de Tianjin n’est pas une simple réunion régionale : c’est la vitrine d’un monde multipolaire en construction, où la Chine veut s’imposer en alternative crédible à l’ordre mené par les États-Unis, analyse notre correspondante à Pékin, Clea Broadhurst. Peu importe si ces journées de discussions n’aboutissent à aucun accord concret : l’image, elle, compte.
La Chine, championne du multilatéralisme ?
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump enchaîne les signaux contradictoires : rapprochement avec Moscou, sanctions punitives contre l’Inde, bras de fer commercial avec Pékin. Autant de décisions qui laissent un vide… que la Chine exploite habilement.
En accueillant Vladimir Poutine et Narendra Modi, Xi Jinping se place au croisement de rivalités anciennes. La Russie, asphyxiée par les sanctions occidentales, se voit contrainte de renforcer sa dépendance à Pékin. L’Inde, longtemps courtisée par Washington, se rapproche tactiquement de la Chine après les nouveaux tarifs douaniers américains.
Résultat, Pékin s’affiche comme le pivot incontournable d’un équilibre régional fragilisé, voire, miné par l’imprévisibilité américaine. Sans le vouloir, Donald Trump a donc permis quelque chose d'inimaginable il y a encore quelques mois : la rencontre entre Narendra Modi et Xi Jingping. Cela faisait sept ans que le Premier ministre indien ne s'était pas rendu en Chine, à cause de graves différents frontaliers, et il a suffi de la récente imposition de droits de douane américains de 50 % contre New Delhi pour permettre ce réchauffement express.
Un nouvel ordre mondial « non occidental » ?
Les trois grandes puissances russes, chinoises et indiennes - trois milliards d'habitants combinées - vont essayer de déployer des stratégies pour contrer les nouvelles offensives trumpiennes. Toutefois, l'opposition commune aux Etats-Unis ne crée par l'union. Pour l'instant, les tentatives de remplacer le dollar par les monnaies nationales pour les échanges régionaux restent par exemple infructueuses.
Mais le moment est important et la Chine devrait tout faire pour capitaliser sur ce sentiment anti-américain, et rassembler cette vingtaine de pays régionaux autour d'un nouveau projet géopolitique et économique, qui placerait plus que jamais Pékin comme capitale du nouvel ordre mondial. Le sommet traduit aussi la métamorphose de l’OCS : d’un cadre de coopération régionale, elle devient un instrument de légitimation d’un ordre international « non occidental ». Un discours que la Chine entend amplifier, images à l’appui, lors de la grande parade militaire prévue mercredi à Pékin.
La Chine, championne du multilatéralisme ?
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump enchaîne les signaux contradictoires : rapprochement avec Moscou, sanctions punitives contre l’Inde, bras de fer commercial avec Pékin. Autant de décisions qui laissent un vide… que la Chine exploite habilement.
En accueillant Vladimir Poutine et Narendra Modi, Xi Jinping se place au croisement de rivalités anciennes. La Russie, asphyxiée par les sanctions occidentales, se voit contrainte de renforcer sa dépendance à Pékin. L’Inde, longtemps courtisée par Washington, se rapproche tactiquement de la Chine après les nouveaux tarifs douaniers américains.
Résultat, Pékin s’affiche comme le pivot incontournable d’un équilibre régional fragilisé, voire, miné par l’imprévisibilité américaine. Sans le vouloir, Donald Trump a donc permis quelque chose d'inimaginable il y a encore quelques mois : la rencontre entre Narendra Modi et Xi Jingping. Cela faisait sept ans que le Premier ministre indien ne s'était pas rendu en Chine, à cause de graves différents frontaliers, et il a suffi de la récente imposition de droits de douane américains de 50 % contre New Delhi pour permettre ce réchauffement express.
Un nouvel ordre mondial « non occidental » ?
Les trois grandes puissances russes, chinoises et indiennes - trois milliards d'habitants combinées - vont essayer de déployer des stratégies pour contrer les nouvelles offensives trumpiennes. Toutefois, l'opposition commune aux Etats-Unis ne crée par l'union. Pour l'instant, les tentatives de remplacer le dollar par les monnaies nationales pour les échanges régionaux restent par exemple infructueuses.
Mais le moment est important et la Chine devrait tout faire pour capitaliser sur ce sentiment anti-américain, et rassembler cette vingtaine de pays régionaux autour d'un nouveau projet géopolitique et économique, qui placerait plus que jamais Pékin comme capitale du nouvel ordre mondial. Le sommet traduit aussi la métamorphose de l’OCS : d’un cadre de coopération régionale, elle devient un instrument de légitimation d’un ordre international « non occidental ». Un discours que la Chine entend amplifier, images à l’appui, lors de la grande parade militaire prévue mercredi à Pékin.
Autres articles
-
Italie: la justice soupçonne plusieurs marques de luxe d’exploiter des travailleurs migrants
-
Sous fortes pressions militaire et politique, l'Ukraine négocie aux États-Unis
-
Palestine: quand des objets ordinaires deviennent des symboles de résistance
-
États-Unis: après les tirs près de la Maison Blanche, Trump dénonce un «acte de terrorisme»
-
Au moins 13 morts dans l’incendie d’un complexe résidentiel à Hong Kong





Italie: la justice soupçonne plusieurs marques de luxe d’exploiter des travailleurs migrants


