Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Tabaski 2020: pas encore le grand rush dans les forails de moutons à Dakar... les vendeurs se rabattent sur WhatsApp

Le moins que l’on puisse dire est que les vendeurs de moutons subissent déjà les conséquences de la crise économique engendrée par le coronavirus. Pour cause, à quelques jours de la fête de la Tabaski, certains d’entre - eux disent éprouver toutes les peines du monde à écouler leurs béliers. Mais quand on sait que nos compatriotes sont des adeptes du rush de dernière minute…



 A moins de trois semaines de la fête de la Tabaski, ce n’est pas encore le grand rush dans les différents points de vente. En plus des clients qui se font rares, les moutons ne sont pas non plus visibles. En pareille période les années passées, les artères de la capitale étaient envahies de moutons. Cette année, non seulement les bêtes sont rares dans les différents « Darals » improvisés mais encore les clients ne se bousculent pas encore. Le contexte lié à la pandémie du coronavirus est peut-être une raison qui explique cette situation.

Au foirail de la sicap Mbao, une des plus grands centres d’approvisionnement en moutons de la capitale, déjà pris d’assaut par les vendeurs d’aliments pour bétail, les moutons ne sont pas nombreux pour le moment nombreux. « De temps à autre, des clients passent pour se renseigner sur le prix des moutons. Vous savez, il y a à peine trois semaines que le trafic interrégional a repris. Ce qui fait que certains éleveurs tardent encore à convoyer leurs moutons. Mais la situation peut changer d’ici une semaine », renseigne Aliou Ba, un des rares vendeurs présents au foirail en cette matinée de mardi. Notre interlocuteur pense que la situation pourrait changer dans quelques semaines voire jours. Malgré tout, il soutient que pour cette année, les choses ne seront pas faciles avec la présence du coronavirus et la fermeture des frontières qui empêchent l’entrée du marché aux Maliens et Mauritaniens, les principaux fournisseurs de moutons pour les petites bourses. selon notre interlocuteur, c’est en fonction de l’abondance ou de la rareté des bêtes que les vendeurs détermineront leurs prix.

Quand le client se fait rare !
Avec les projets gouvernementaux de modernisation de la capitale, et donc d’embellissement du cadre de vie, beaucoup de points de vente ont été supprimés. C’est l’exemple des ronds-points Liberté 5 et Liberté VI qui étaient transformés en parcs à moutons à l’approche de la Tabaski. Ces deux espaces leur étant fermés, les vendeurs se sont repliés sur les deux voix de sacré-Cœur. « Cela fait trois jours que je suis ici avec mes moutons. Je n’ai pas encore aperçu un client. Les prix varient en fonction des moutons dont les moins chers coûtent 100 000 francs. On ignore si on pourra écoulera ne serait-ce que la moitié de nos moutons avec cette crise économique qui frappe tout le pays. Tout dépend de la volonté divine. Petit à petit, les moutons commenceront à venir » dit le jeune promoteur Youssou Faye.

Les vendeurs se rabattent sur le réseau social WhatsApp
Pour essayer de s’en sortir, ces vendeurs adoptent aussi la vente en ligne à travers les réseaux sociaux comme WhatsApp. Hélas, là aussi, c’est compliqué pour eux. « La plupart des clients m’appellent et je leur envoie les photos des différentes catégories de moutons tout en leur communiquant les prix. On reste longtemps à marchander . Ces clients veulent avoir de gros moutons pour la fête de Tabaski, alors que les prix qu’ils proposent ne m’arrangent pas. Non, je ne vais pas brader mes moutons, même si c’est la crise » se désole Youssou Faye qui se dit prêt à retourner avec ses moutons plutôt que de les céder à vil prix.

L’inquiétude est grande du côté d’un autre commerçant établi dans la même zone. Harouna Diémé dit craindre ne rien vendre cette année à cause de la crise sanitaire. « Les choses ne marchent pas pour l’instant. Parce que les clients n’achètent pas. Ils marchandent et repartent. Les prix varient entre 150. 000 et plus. Je n’ai pas espoir de vendre beaucoup de moutons cette année. J’ai fait une semaine sur cette place et je n’ai pas encore vendu un seul mouton », se désole Harouna Diémé installé sur les deux de voies de sacré-Cœur. Selon lui, ses clients avaient l’habitude de venir se procurer des béliers qu’ils lui confiaient avant de les récupérer à l’approche, voire la veille, de la fête. Rien de tel cette année.

Hamidou Diallo, établi près du centre culturel Blaise Senghor, soutient que la plupart de gens qu’il reçoit ne sont pas des clients. « Ce sont des gens qui élèvent des moutons et qui veulent savoir les prix du marché », fulmine notre interlocuteur. « On rend grâce à Dieu. Les conséquences de la pandémie se sont répercutées dans les différents secteurs d’activités économiques. Je suis là depuis vendredi dernier et je n’ai pas vendu un seul mouton. On espère que cette situation ne va pas perdurer. On prie Dieu pour des lendemains meilleurs avant la fête de Tabaski », dit Hamidou.

Le Témoin


Vendredi 10 Juillet 2020 - 09:56


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter