À l’occasion de la fête de l’indépendance célébrée le 9 décembre en Tanzanie, la jeunesse appellent de nouveau à descendre dans la rue pour dénoncer la répression des manifestations qui ont suivi les élections du 29 octobre et exiger le départ de la présidente Samia Suluhu Hassan. Alors que les autorités ont interdit les rassemblements, l’ONU et plusieurs pays, dont les États-Unis, ne cachent pas leur inquiétude face au risque d'assister à nouvelles violences.
Depuis plusieurs jours déjà, des appels à descendre dans la rue le 9 décembre, jour de l'indépendance de la Tanzanie, circulent sur les réseaux sociaux tanzaniens malgré la ferme interdiction de manifester émise par les autorités.
Dans un communiqué publié le 6 décembre, le porte-parole de la police, David Misime, affirmait, quant à lui, que ces appels proviendraient de « sources non identifiables », parfois basées à l’étranger, et que les manifestations qui en découleraient ne rempliraient pas les critères légaux pour être autorisées. Les forces de sécurité ont, depuis, reçu pour instruction de disperser tout groupe de protestataires.
Dans le but d'empêcher les rassemblements, le pouvoir a annoncé un renforcement de la sécurité et le déploiement d'un important dispositif policier dans plusieurs villes. Certaines stations-service ont également été priées de limiter la vente de carburant. Une mesure qui, selon plusieurs observateurs, vise à restreindre les déplacements et à empêcher de potentiels manifestants de parcourir de longues distances pour rejoindre les mobilisations. Alors qu'en parallèle, la surveillance numérique s’est elle aussi renforcée, les défenseurs des droits hmains affirment que tous ces signaux illustrent la volonté des autorités de dissuader la mobilisation.
« #D9 » : une Génération Z tanzanienne qui ose briser le silence
La mobilisation s’organise principalement autour de la Génération Z, une jeunesse urbaine, connectée, souvent apolitique jusque-là, mais profondément marquée par les violences post-électorales. Âgés de 16 à 30 ans pour la plupart, ces jeunes utilisent massivement Instagram, TikTok et les messageries chiffrées pour relayer les appels à manifester.
Au cœur de cette dynamique, le mot-dièse « #D9 » est devenu le symbole du mouvement. En renvoyant au 9 décembre, jour de l’indépendance en Tanzanie, il traduit la volonté de la jeunesse de transformer une fête nationale en journée de revendication politique. Le hashtag sert notamment à coordonner les actions, contourner la censure et diffuser — tant que cela reste possible — des images du terrain.
Reste que derrière l’énergie qui circule en ligne, la peur est omniprésente, comme en témoigne un jeune Tanzanien contacté par RFI. Silencieux dans un premier temps, celui-ci a fini par envoyer un bref message — « Changez de numéro » — avant d’expliquer qu’il souhaitait être contacté sur un autre téléphone, « celui-ci étant surveillé ». Une manière de dire, sans le dire, que chaque communication expose à un risque d'arrestation...
Depuis les violences du mois d'octobre, de nombreux jeunes préfèrent d'ailleurs éviter tout contact direct avec des médias, redoutant « d’être arrêtés ou de disparaître ». Malgré tout pourtant, leurs contenus continuent de circuler, témoignant d’une génération qui tente de reprendre la parole dans un espace civique en voie de fermeture.
Les cicatrices du 29 octobre
La colère du 9 décembre prend racine dans les événements du 29 octobre, jour des élections présidentielle et législatives. Samia Suluhu Hassan a alors été réélue avec 98% des voix, un score rejeté par l’opposition et plusieurs observateurs étrangers qui évoquent un scrutin entaché d’irrégularités.
Les manifestations qui l'ont suivi ont été violemment réprimées. Selon l’opposition et plusieurs ONG, plus de 1 000 personnes auraient été tuées, plus de 2 000 arrêtées, et des dizaines portées disparues. L’ONU évoque également des cas d’enlèvements, de corps enterrés dans des fosses anonymes, ou encore de rafles d’universitaires, de militants et d’opposants locaux par des hommes armés non identifiés. Le gouvernement, lui, rejette systématiquement ces accusations mais refuse de communiquer un bilan officiel.
Depuis plusieurs jours déjà, des appels à descendre dans la rue le 9 décembre, jour de l'indépendance de la Tanzanie, circulent sur les réseaux sociaux tanzaniens malgré la ferme interdiction de manifester émise par les autorités.
Dans un communiqué publié le 6 décembre, le porte-parole de la police, David Misime, affirmait, quant à lui, que ces appels proviendraient de « sources non identifiables », parfois basées à l’étranger, et que les manifestations qui en découleraient ne rempliraient pas les critères légaux pour être autorisées. Les forces de sécurité ont, depuis, reçu pour instruction de disperser tout groupe de protestataires.
Dans le but d'empêcher les rassemblements, le pouvoir a annoncé un renforcement de la sécurité et le déploiement d'un important dispositif policier dans plusieurs villes. Certaines stations-service ont également été priées de limiter la vente de carburant. Une mesure qui, selon plusieurs observateurs, vise à restreindre les déplacements et à empêcher de potentiels manifestants de parcourir de longues distances pour rejoindre les mobilisations. Alors qu'en parallèle, la surveillance numérique s’est elle aussi renforcée, les défenseurs des droits hmains affirment que tous ces signaux illustrent la volonté des autorités de dissuader la mobilisation.
« #D9 » : une Génération Z tanzanienne qui ose briser le silence
La mobilisation s’organise principalement autour de la Génération Z, une jeunesse urbaine, connectée, souvent apolitique jusque-là, mais profondément marquée par les violences post-électorales. Âgés de 16 à 30 ans pour la plupart, ces jeunes utilisent massivement Instagram, TikTok et les messageries chiffrées pour relayer les appels à manifester.
Au cœur de cette dynamique, le mot-dièse « #D9 » est devenu le symbole du mouvement. En renvoyant au 9 décembre, jour de l’indépendance en Tanzanie, il traduit la volonté de la jeunesse de transformer une fête nationale en journée de revendication politique. Le hashtag sert notamment à coordonner les actions, contourner la censure et diffuser — tant que cela reste possible — des images du terrain.
Reste que derrière l’énergie qui circule en ligne, la peur est omniprésente, comme en témoigne un jeune Tanzanien contacté par RFI. Silencieux dans un premier temps, celui-ci a fini par envoyer un bref message — « Changez de numéro » — avant d’expliquer qu’il souhaitait être contacté sur un autre téléphone, « celui-ci étant surveillé ». Une manière de dire, sans le dire, que chaque communication expose à un risque d'arrestation...
Depuis les violences du mois d'octobre, de nombreux jeunes préfèrent d'ailleurs éviter tout contact direct avec des médias, redoutant « d’être arrêtés ou de disparaître ». Malgré tout pourtant, leurs contenus continuent de circuler, témoignant d’une génération qui tente de reprendre la parole dans un espace civique en voie de fermeture.
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La colère du 9 décembre prend racine dans les événements du 29 octobre, jour des élections présidentielle et législatives. Samia Suluhu Hassan a alors été réélue avec 98% des voix, un score rejeté par l’opposition et plusieurs observateurs étrangers qui évoquent un scrutin entaché d’irrégularités.
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