«Vous n'êtes pas responsable de moi, et le fait que je mette du vernis à ongles ne vous concerne pas!» a rétorqué sans sourciller une Saoudienne à des membres de la police religieuse qui lui demandait de quitter un centre commercial de Riyad à cause de son vernis à ongles. Sur la vidéo, où l'on ne voit pas le visage de la femme car elle s'est filmée elle-même, on l'entend répondre fermement: «Je ne partirai pas. Je veux savoir ce que tu peux me faire (...) le gouvernement a interdit vos patrouilles et votre rôle est uniquement de conseiller les gens.» La police «de la promotion de la vertu de prévention du vice» étant crainte par la population, il est très rare que les Saoudiens contestent ses ordres.
Exaspérée, la femme requiert l'aide des agents de sécurité. «J'ai peur, leur explique-t-elle. Ils vont peut-être me frapper.» Les deux hommes conseillent alors à la Saoudienne de quitter les lieux sans faire d'histoire, rapporte la Saudi Gazette . La jeune femme aurait alors contacté la police et posté cette seconde vidéo, à en croire les informations du blog Saudi Women.
Sur la vidéo, où l'on ne voit pas le visage de la femme car elle s'est filmée elle-même. Crédits photo: capture d'écran YouTube
Près d'un million cent cinquante mille personnes ont déjà visionné la vidéo en quelques jours, et elle a suscité une intense polémique. La vidéo a provoqué pas moins de 7000 commentaires négatifs de personnes jugeant l'attitude de la femme «éhontée», alors qu'environ 1500 l'ont soutenue. La vidéo est désormais fermée aux commentaires, mais le débat continue sur les blogs et sites d'informations saoudiens. «L'attitude de cette femme est condamnable, poste par exemple Muhammad Rashid sur le site de la Saudi Gazette , elle est indécente, pourquoi publier cette vidéo sur YouTube? Pour recevoir la compassion des Occidentaux?»
Un homme qui prétend avoir été présent lors de l'altercation critiquait également l'attitude de la jeune femme sur Twitter: «Je jure devant Dieu avoir été témoin de la scène et cette femme ne possède aucune once de modestie. Son visage était seulement recouvert d'un voile transparent et était très maquillé. Elle portait une abaya moulante qui lui marquait la taille, comme une robe. Elle paradait exprès devant les hommes.»
Eman el Nafjan, blogueuse saoudienne, rebondit-elle sur cette affaire pour remettre en cause les méthodes de la police religieuse: «La police de promotion de la vertu et de prévention du vice est décrite comme cherchant à appliquer l'Islam comme il était à l'époque du prophète. Cependant, tout ce que j'ai constaté prouve qu'il fait complètement autre chose! Le prophète n'harcelait pas les femmes ni ne leur demandait de couvrir leur visage comme le fait la police religieuse.»
La police religieuse s'est dotée d'un nouveau chef plus libéral
Les membres de la police religieuse sont chargés de veiller au respect de la morale islamique. Ils patrouillent souvent dans les centres commerciaux et autres lieux publics à la recherche des femmes qui ne sont pas dûment voilées, des couples non mariés ou des magasins qui ne ferment pas à l'heure de la prière. Mais ils ont adopté un profil bas depuis la nomination en janvier d'un modéré, cheikh al-Cheikh, à la tête de cette puissante instance. Cheikh al-Cheikh est connu pour ses positions modérées concernant la mixité, qu'il ne prohibe pas lorsqu'elle n'enfreint pas les règles islamiques, alors que le royaume impose une stricte ségrégation des sexes.
Ce nouveau chef a décidé de renoncer à la contribution de «volontaires», souvent accusés d'abus et de violences, et de mettre fin à l'utilisation par cet organisme de voitures banalisées lors de patrouilles. C'est en pensant à lui que la femme du centre commercial menace les policiers de poster sa vidéo: «Je vais publier cette vidéo sur Twitter et Facebook, comme ça, Cheikh al-Cheikh verra comment vous vous comportez», menace-t-elle. Pour l'heure, Cheikh al-Cheikh n'a pas réagi. Selon les informations du journal saoudien le Al-Hayat , une enquête a été ouverte par la police.
Source: Le Figaro
Un homme qui prétend avoir été présent lors de l'altercation critiquait également l'attitude de la jeune femme sur Twitter: «Je jure devant Dieu avoir été témoin de la scène et cette femme ne possède aucune once de modestie. Son visage était seulement recouvert d'un voile transparent et était très maquillé. Elle portait une abaya moulante qui lui marquait la taille, comme une robe. Elle paradait exprès devant les hommes.»
Eman el Nafjan, blogueuse saoudienne, rebondit-elle sur cette affaire pour remettre en cause les méthodes de la police religieuse: «La police de promotion de la vertu et de prévention du vice est décrite comme cherchant à appliquer l'Islam comme il était à l'époque du prophète. Cependant, tout ce que j'ai constaté prouve qu'il fait complètement autre chose! Le prophète n'harcelait pas les femmes ni ne leur demandait de couvrir leur visage comme le fait la police religieuse.»
La police religieuse s'est dotée d'un nouveau chef plus libéral
Les membres de la police religieuse sont chargés de veiller au respect de la morale islamique. Ils patrouillent souvent dans les centres commerciaux et autres lieux publics à la recherche des femmes qui ne sont pas dûment voilées, des couples non mariés ou des magasins qui ne ferment pas à l'heure de la prière. Mais ils ont adopté un profil bas depuis la nomination en janvier d'un modéré, cheikh al-Cheikh, à la tête de cette puissante instance. Cheikh al-Cheikh est connu pour ses positions modérées concernant la mixité, qu'il ne prohibe pas lorsqu'elle n'enfreint pas les règles islamiques, alors que le royaume impose une stricte ségrégation des sexes.
Ce nouveau chef a décidé de renoncer à la contribution de «volontaires», souvent accusés d'abus et de violences, et de mettre fin à l'utilisation par cet organisme de voitures banalisées lors de patrouilles. C'est en pensant à lui que la femme du centre commercial menace les policiers de poster sa vidéo: «Je vais publier cette vidéo sur Twitter et Facebook, comme ça, Cheikh al-Cheikh verra comment vous vous comportez», menace-t-elle. Pour l'heure, Cheikh al-Cheikh n'a pas réagi. Selon les informations du journal saoudien le Al-Hayat , une enquête a été ouverte par la police.
Source: Le Figaro
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