Le pape François a entrepris de réformer le système financier du Vaitcan. REUTERS/Alessandro Bianchi
Le pape François poursuit sur sa lancée réformatrice qu’il a mise en œuvre dès le début de son pontificat, fidèle au mandat reçu par les cardinaux lors du conclave. Ce Motu Proprio est un pas supplémentaire pour être en conformité avec les standards internationaux, comme l’a rappelé le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.
Il s’agit en particulier de Moneyval, l’organisme du Conseil de l’Europe chargé de s’assurer que les Etats luttent efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et dont le prochain rapport d’évaluation du Saint-Siège est attendu au mois de décembre 2013.
« Dans le monde actuel, il s'agit de résister à des formes toujours plus insidieuses de criminalité financière, a précisé le père Lombardi, et nous devons être à la hauteur de ces défis pour la protection de la légalité, ne pas rester à la traîne. »
« Task force »
Concrètement, ce décret papal élargit avant tout les pouvoirs de L’Autorité d’information financière (AIF), une structure née grâce à la volonté de Benoît XVI le 30 décembre 2010. L’AIF se voit désormais dotée d’une fonction d’évaluation de tous les organismes qui mènent des activités de nature financière.
Par ce nouveau décret, les lois qui s’appliquaient à l’Etat du Vatican s’étendent à présent à tous les organismes qui dépendent du Saint-Siège : les dicastères (« ministères » de la Curie romaine), mais aussi les organisations à but non lucratif, comme la Caritas Internationalis, l’une des plus importantes ONG du monde.
Enfin, ce décret du pape met sur pieds un comité de sécurité financière, une sorte de « task force », chargée de coordonner les autorités compétentes du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican qui doivent surveiller toutes ces potentielles activités illicites.
Mini-révolutions
Ce Motu Proprio s’ajoute à une liste déjà longue de mini-révolutions observées ces dernières semaines. Le pape François veut aller vite dans la réforme et s’en est donné les moyens. En quelques semaines, plusieurs décisions importantes ont déjà fait souffler un vent nouveau au Vatican.
Le 26 juin, par exemple, le pape avait créé une commission consultative sur l'Institut pour les œuvres de Religion (IOR), la Banque du Vatican, provoquant la démission de son directeur cinq jours plus tard, le 18 juillet, nouveau document personnel de François qui constitue une commission d’experts afin d'améliorer « les structures économico-administratives » du Saint-Siège, et notamment éviter le gaspillage.
Une semaine plus tard, l’AIF et l’Etat italien signaient un protocole d’entente en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. On pourrait citer aussi la lettre apostolique du pape, le 11 juillet, qui s’attèle à la réforme du Code pénal au Saint-Siège, un code obsolète qui remontait aux accords du Latran en 1929 et qui permettra par exemple l'extradition de ceux qui, accusés de terrorisme à l'étranger, se seraient éventuellement réfugiés dans l'Etat du Vatican.
La torpeur de l’été ne doit donc pas faire oublier que les choses bougent incontestablement derrière les hauts murs du Vatican, et ce, afin qu’il devienne un Etat n’ayant plus rien à cacher.
Source : Rfi.fr
Il s’agit en particulier de Moneyval, l’organisme du Conseil de l’Europe chargé de s’assurer que les Etats luttent efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et dont le prochain rapport d’évaluation du Saint-Siège est attendu au mois de décembre 2013.
« Dans le monde actuel, il s'agit de résister à des formes toujours plus insidieuses de criminalité financière, a précisé le père Lombardi, et nous devons être à la hauteur de ces défis pour la protection de la légalité, ne pas rester à la traîne. »
« Task force »
Concrètement, ce décret papal élargit avant tout les pouvoirs de L’Autorité d’information financière (AIF), une structure née grâce à la volonté de Benoît XVI le 30 décembre 2010. L’AIF se voit désormais dotée d’une fonction d’évaluation de tous les organismes qui mènent des activités de nature financière.
Par ce nouveau décret, les lois qui s’appliquaient à l’Etat du Vatican s’étendent à présent à tous les organismes qui dépendent du Saint-Siège : les dicastères (« ministères » de la Curie romaine), mais aussi les organisations à but non lucratif, comme la Caritas Internationalis, l’une des plus importantes ONG du monde.
Enfin, ce décret du pape met sur pieds un comité de sécurité financière, une sorte de « task force », chargée de coordonner les autorités compétentes du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican qui doivent surveiller toutes ces potentielles activités illicites.
Mini-révolutions
Ce Motu Proprio s’ajoute à une liste déjà longue de mini-révolutions observées ces dernières semaines. Le pape François veut aller vite dans la réforme et s’en est donné les moyens. En quelques semaines, plusieurs décisions importantes ont déjà fait souffler un vent nouveau au Vatican.
Le 26 juin, par exemple, le pape avait créé une commission consultative sur l'Institut pour les œuvres de Religion (IOR), la Banque du Vatican, provoquant la démission de son directeur cinq jours plus tard, le 18 juillet, nouveau document personnel de François qui constitue une commission d’experts afin d'améliorer « les structures économico-administratives » du Saint-Siège, et notamment éviter le gaspillage.
Une semaine plus tard, l’AIF et l’Etat italien signaient un protocole d’entente en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. On pourrait citer aussi la lettre apostolique du pape, le 11 juillet, qui s’attèle à la réforme du Code pénal au Saint-Siège, un code obsolète qui remontait aux accords du Latran en 1929 et qui permettra par exemple l'extradition de ceux qui, accusés de terrorisme à l'étranger, se seraient éventuellement réfugiés dans l'Etat du Vatican.
La torpeur de l’été ne doit donc pas faire oublier que les choses bougent incontestablement derrière les hauts murs du Vatican, et ce, afin qu’il devienne un Etat n’ayant plus rien à cacher.
Source : Rfi.fr
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