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Le responsable de l’agence BHS de Matam, Ousseynou Kane avoue avoir détourné 93 millions

Ousseynou Kane, Responsable de l’agence BHS (Banque de l'Habitat du Sénégal) de Matam, Mbaye Touré, Fama Thiam, caissier de la banque, Fatou Kiné Diagne et Pape Ousseynou Diouf ont comparu hier à l’audience du tribunal Correctionnel de Dakar. Les prévenus répondaient des faits d’introduction frauduleuse dans un système informatique pour l’obtention davantage, faux et usage de faux en documents administratifs, escroquerie, blanchiment de capitaux. Sollicitant la relaxe de Fatou Kiné Diagne et Pape Ousmane Diouf, le Parquet a requis 3 ans contre Ousseynou Kane et 6 mois assortis de sursis à l’encontre des deux caissiers. L’affaire est mise en délibéré pour le 10 septembre prochain.



Le responsable de l’agence BHS de Matam, Ousseynou Kane avoue avoir détourné 93 millions
Attrait hier à la barre de tribunal Correctionnel, le responsable de la BHS de Matam, le contrôleur Ousseynou Kane a plaidé coupable des faits de détournement de 93 millions de frs. D’après le déroulement des faits, les caissiers Mbaye Touré et Fama Thiam faisaient des virements de paiement dans les comptes de Fatou Kiné Diagne et Pape Ousseynou Diouf. Ces fonds étaient ensuite manipulés et retirés par Ousseynou Kane, responsable de l’agence de la BHS de Matam.

C’est le modus operandi pour dissiper des fonds qui sont des ressources internes de la banque pour organiser des virements sur des personnes bien identifiées, a déclaré l’avocat de la partie civile. Pour Me Ibrahima, en matière bancaire, il y a toujours une traçabilité. Ce qui est mis en cause est l’irrégularité de l’opération constatée au niveau de l’agence BHS de Matam., précise le directeur du contrôle permanent de la BHS.

Le prévenu Ousseynou Kane a collaboré avec la justice en reconnaissant les griefs portés contre lui. Chacun des prévenus l’a aidé à faciliter l’accomplissement des faits avec le virement à l’absence des clients. Le prévenu a fait usage d’un relevé contenant des informations erronées et fictives. La partie civile a réclamé 150 millions dommages et intérêts au préjudice de la banque.

Pendant 3 ans, des virements ont été faits, le contrôle n’a jamais rien signalé. C’est la responsabilité de la banque, dénonce la caissière Fama Thiam. « Il y a des paiements d’arrière guichet et paiement sans présence du client, j’ai signé des bordereaux à l’absence du client » ont reconnu les caissiers. Il y a eu de preuves tangibles qu’il y a eu des virements suivis de retraits de plus de 42 millions au compte de Pape Ousseynou Diouf.

Me Elhadji Diouf indexe la responsabilité de la banque sur le contrôle défiant.

C’est du blanchiment de capitaux qui est une opération interdite. Pour le ministère public, le blanchiment de capitaux est de transférer et de déguiser l’origine des biens frauduleux. Ce sont des pratiques qui existent dans les banques. Fama Thiam a reconnu procéder à un paiement de virement qu’il savait indu, dénonce le substitut du procureur. De ce fait, l’infraction de faux est avérée à l’encontre des deux caissiers, a déclaré le parquet qui a requis 6 mois assortis de sursis contre eux.

Relaxant Pape Ousmane Diouf et Fatou Kiné Diagne, le parquet a requis 3 ans de prison contre Ousseynou Kane pour tous les chefs d’accusation d’escroquerie, introduction frauduleuse dans un système informatique, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux. La défense a plaidé l’acquittement et l’application bienveillante de la loi pénale.

Me Ousseynou Ngom dénonce la prise de partie du directeur de contrôle et parle de la responsabilité collective de la banque qui ne peut pas se prévaloir de ses dysfonctionnements d’arrières guichet pendant 4 ans. On ne doit pas se tromper à l’application de la loi. On ne doit pas articuler le délit d’introduction dans un système informatique, a plaidé Me Alassane Cissé.

Pour Me Ciré Bathily, l’escroquerie suppose à la suite de manœuvre frauduleuse la remise de fonds, ce qui n’est pas le cas. La banque est malade de son service de contrôle qu’elle cherche à justifier, dénonce Me ElHadji Diouf. Nul ne peut échapper à son destin, la défense sollicite la clémence et le pardon du tribunal. Juger, c’est comprendre et le procès pénal est un procès de la personnalité souligne Me El Hadji Diouf. La défense a fini par plaider l’application bienveillante de la loi pénale. Au final, l’affaire est mise en délibéré pour le 10 septembre prochain.

Le Témoin


Mercredi 28 Août 2019 - 10:18


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