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Le père du boulanger mort à Thies charge: "il n'y a pas eu d'accident, mon fils a été assassiné et il y a des témoins"

La douloureuse affaire de la «tragique mort» à Thiès du jeune père de famille de 37 ans, Amar Mafatim Mbaye Thiam, boulanger qui aurait été tué par un policier dans une course-poursuite entre la police et des conducteurs de mototaxis Jakarata, lors d’une opération de sécurisation dans la soirée du vendredi 16 août dernier, dans la cité du rail est loin de trouver son épilogue. Au cours d’un point de presse tenu ce jeudi 29 août, la famille de la victime a repoussé « la thèse de l’accident ». Mieux, elle a jugé nécessaire de commettre deux avocats pour «poursuivre la bataille judiciaire».



Le père du boulanger mort à Thies charge: "il n'y a pas eu d'accident, mon fils a été assassiné et il y a des témoins"
C’est par la voix du propre père du défunt jeune boulanger, El Hadji Mafatim Mbaye, ancien Di- recteur d’école, que la famille éplorée, rejetant la « thèse de l’accident », a souhaité que « toute la lumière soit faite sur la mort de son fils ». Elle a annoncé la commission de deux avocats pour poursuivre la bataille judiciaire. L’enseignant de métier a relevé des « bizarreries dans la conduite du processus ayant mené à l’autopsie du corps », pour déterminer « les causes exactes dudit décès ».

Et d’indiquer dans les colonnes du journal Le Témoin: « c’est le Commissaire des Parcelles Assainies qui a commandité l’autopsie et dans le même temps, il a fait accompagner le corps jusqu’à Dakar. Pendant ce temps, la famille a payé tous les frais afférant à l’autopsie, mais ils ont refusé qu’un membre de la famille soit présent alors que le policier accompagnant et les membres de la police scientifique étaient bien dans la salle ».

Il poursuit que « c’est au retour et au commissariat des Parcelles Assainies que les résultats de l’autopsie ont été remis à la famille avec l’instruction de ne rien révéler, pour les besoins de l’enquête ». Et de remarquer : « à notre grande surprise, la presse a largement rendu compte de ces résultats alors que la famille a scrupuleusement respecté le mot d’ordre de ne rien dire ».

Selon lui, « il ressort de la première analyse, qu’on ne peut pas être juge et partie à la fois. En effet, le commissariat des Parcelles Assainies est impliqué, à travers une patrouille, dans les échauffourées, qui sont à la base de l’incident qui a engendré la mort de notre fils et de ce point de vue, le dossier devait être confié à une autre structure ».

Double plainte contre X

Il renseigne que pour cette raison « la famille a déposé une double plainte contre X, auprès du Procureur de la République près le Tribunal de grande Instance de Thiès et aussi de la gendarmerie ». Il poursuit que « d’ailleurs le commissariat des Parcelles assainies avait demandé à la famille d’amener ses témoins, ce que nous avons catégoriquement refusé. Et au finish, le Procureur de la République a réuni les deux plaintes et le rapport d’enquête de la police, pour ensuite confier le dossier au juge du premier cabinet ».

Pour El Hadji Mafatim Mbaye, « tous ceux qui soutiennent la thèse de l’accident, doivent se rendre devant le juge d’instruction s’ils sont sûrs de ce qu’ils disent et la preuve leur sera apportée par la famille qu’ils racontent des balivernes ». Après avoir montré la moto avec laquelle roulait la victime ce jour-là et qui est restée « intacte sans aucun dommage », ledit père de famille a affirmé que « c’est même irrationnel de parler d’accident dans ces conditions ».
D’ailleurs il a annoncé la commission d’un huissier pour procéder au constat de l’état de la moto. El Hadji Mafatim Mbaye regrette que « malgré tous ces faits, un tapage médiatique est ourdi pour faire avaler à l’opinion, la ‘’thèse de l’accident’’ ». Et de s’étrangler : « nous ne sommes pas dans cette dynamique. Il n’y a pas eu d’accident, notre fils a été assassiné. L’autopsie, en parlant de traumatisme cervico-facial avec fractures multiples, en donne d’ailleurs la pleine mesure et assoit la thèse de coups au niveau du cou et de la mâchoire et du même côté. Tout cela révèle donc qu’il y a eu bien des coups et il y a des témoins oculaires, qui étaient donc sur place et qui sont prêts à témoigner et nous allons les conduire auprès du juge d’instruction. Certains de ces témoins ont reçu des menaces et une plainte a même été déposée contre les auteurs. Cela indique que la thèse de l’accident n’est pas corroborée car quelqu’un qui est sûr de ce qu’il dit et qui n’a rien à craindre, n’a pas besoin d’aller menacer un témoin ».

Cependant, souligne-t-il, « nous avons confiance à la justice et nous attendons ce que l’enquête va révéler, par rapport aux preuves que nous détenons ». Et d’avertir : « quiconque et de quelque niveau qu’il se situe tentera de faire barrage à la vérité, nous trouvera sur son chemin». A l’en croire, « il s’agit d’un crime abject sur un fils qui laisse quatre bouts de bois dont le plus âgé n’a que 12 ans et qui déjà va affronter les affres de la vie et la famille, a l’impression d’être narguée ».

Le père du défunt boulanger s’est insurgé contre la sortie de l’ancien Commissaire Kéita qui a déchargé la police, affirmant que « les propos qu’il a tenus relèvent du fait qu’il ne s’agit de son fils et de la même manière qu’il a lavé la police, il doit être en mesure d’indexer un suspect ou même un coupable ». Il pense que « dans tous les corps, y compris la police, il y a des gangrènes qu’il faut extirper et c’est là que nous interpellons le ministre de l’Intérieur, qui est le premier policier de la nation ». Avant de faire savoir que « la famille ira jusqu’au bout et d’ores et déjà toutes les organisations des droits de l’Homme seront saisies et il n’est pas exclu d’internationaliser la bataille ».


Vendredi 30 Août 2019 - 09:41


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