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Syrie: les Américains gardent le doigt sur la gâchette

Le président des Etats-Unis Barack Obama s'est adressé à la nation hier soir, mardi 10 septembre. Il a accepté d'étudier la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international. Barack Obama a, à nouveau, développé les arguments qui justifient une intervention armée, tout en donnant sa chance à une solution diplomatique sous surveillance. Son armée se tient néanmoins prête mais les incertitudes stratégiques sont nombreuses.



Un F18 Super Hornett américain prêt à décoller du porte-avion USS Nimitz, dans la Mer Rouge, le 3 septembre 2013. REUTERS/Mass Communication Specialist 3rd Class Nathan R. McDona
Un F18 Super Hornett américain prêt à décoller du porte-avion USS Nimitz, dans la Mer Rouge, le 3 septembre 2013. REUTERS/Mass Communication Specialist 3rd Class Nathan R. McDona
Les sanctions militaires contre la Syrie sont pour l'instant suspendues, mais les scénarios pour une action existent. Les options militaires comportent des risques qui depuis deux ans ont dissuadé la communauté internationale d'intervenir.
Le président américain Barack Obama a demandé au Congrès de ne pas voter immédiatement sur un possible recours à la force. Le Sénat a donc reporté au moins à la semaine prochaine un éventuel vote. Les élus préparent une version modifiée du texte qui doit être soumis au Congrès. L'autorisation de frappes serait conditionnelle, et ne serait déclenchée qu'en cas d'échec du plan russe. Cependant, Barack a déclaré mardi soir que l'option militaire restait sur la table.
 → A (RE)LIRE : Syrie: Obama laisse une chance à la diplomatie mais maintient la pression
Des objectifs militaires ciblés
Les Américains et les Français l'ont dit à plusieurs reprises : il ne s'agit pas de renverser le régime de Bachar el-Assad, mais en quelque sorte de le « punir » pour avoir ordonné l'utilisation d'armes chimiques contre sa population le 21 août dernier.
Selon plusieurs médias américains, le Pentagone a plusieurs options, notamment la neutralisation de l'arsenal chimique de Bachar el-Assad, ou l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne.
« Les Américains, s’ils interviennent, commenceront par neutraliser la défense antiaérienne syrienne de façon à laisser les avions intervenir librement, c’est la logique même qui veut que cela se passe comme cela, cela s’est passé de cette manière en Libye, estime le général à la retraite Alain Lamballe, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement. La priorité devrait être les bases sol-air syriennes et les bases radars qui sont associées. »
Une armée entraînée
Le régime de Bachar el-Assad a les moyens de répondre à ces attaques. D'après les experts, la Syrie n’est pas la Libye ou même l’Irak de Saddam Hussein. C'est une armée bien entraînée et bien équipée. Pour David Rigoulet Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique, « l’armée syrienne n’est pas une armée d’opérette. D’abord elle se bat depuis quasiment deux ans. Elle dispose par ailleurs de matériel très conséquent notamment des missiles antiaeriens, des missiles anti-navires. La question reste posée concernant les missiles S300 qui sont très performants, dont Damas a passé commande à Moscou. Poutine, semble-t-il, n’en a pas encore assuré la livraison. Le régime syrien n’est pas démuni pour répondre à une éventuelle frappe des Occidentaux. »
Aide extérieure
En cas d'attaque, le gouvernement syrien pourrait en outre recevoir une aide extérieure de ses alliés traditionnels
Dans une interview à la chaîne américaine CBS lundi, le président Bachar el-Assad a notamment déclaré que « le gouvernement syrien n'est pas le seul acteur dans la région ». Et selon François Géré, directeur de l'Institut français d'analyse stratégique, « en cas d’attaque, la Russie augmentera très certainement son aide au gouvernement syrien pour contrebalancer l’action américaine. Nous ne savons pas quelle sera l’attitude des Iraniens et nous ne savons pas non plus quelle sera l’augmentation de l’activité du Hezbollah dans le soutien de Bachar el-Assad. Donc sur le plan militaire, on est dans l’incertitude absolue. »

Des supporters du Hezbollah accompagnent l'un des leurs, mort à Qousseir (Syrie), lors de funérailles organisées le 22 mai à Sidon, au Sud-Liban. REUTERS/Ali Hashisho
Des supporters du Hezbollah accompagnent l'un des leurs, mort à Qousseir (Syrie), lors de funérailles organisées le 22 mai à Sidon, au Sud-Liban. REUTERS/Ali Hashisho
Livraison d'armes aux rebelles
Parmi les pistes étudiées, les Occidentaux réfléchissent à celle d'une aide aux opposants de Bachar el-Assad. Autrement dit, les pays livreraient des armes aux rebelles, formeraient des troupes et apporteraient leur aide à la population. Ce qui est certain, c'est que les insurgés sur le terrain vont intensifier leurs actions en cas de frappe. « Nous allons avancer sur tous les fronts, confirme Fahd al-Masri, porte-parole du commandement conjoint de l'Armée syrienne libre (ASL) en particulier [sur] le front au Sud et à Damas. L’essentiel est de frapper les aéroports, les bases de missiles et la Garde républicaine pour s’assurer que le régime n’utilise pas ses moyens aériens et ses missiles pour bombarder les villes. »
Parmi les options de la communauté internationale pour réagir après l'attaque chimique du 21 août, la riposte militaire est donc toujours d'actualité. Reste à savoir si la voie diplomatique ouverte par les Russes a des chances d'amener à des actes concrets.

Dépéche

Mercredi 11 Septembre 2013 - 16:43


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