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Madagascar: la protection des lanceurs d'alerte au coeur du sommet des défenseurs des droits humains de l'océan Indien

À Madagascar, le Sommet des Défenseurs des droits humains de l'océan Indien s'est clôturé, vendredi 12 août, dans la capitale, Antananarivo. Organisé par le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme, en collaboration avec les ministères de la Justice et de la Jeunesse, il a réuni des membres de la société civile et des jeunes venus de toute l'île. Ce sommet a permis d’aborder, entre autres, le sujet brûlant de la protection des défenseurs des droits humains et lanceurs d'alerte dans la Grande Ile.



Ce sommet a également été marqué par la participation massive de jeunes Malgaches qui souhaitent s'engager contre les violations des droits humains. Face aux menaces, intimidations et harcèlements judiciaires subis par les défenseurs des droits humains et lanceurs d'alerte ainsi que le meurtre, il y a deux mois, d'un militant écologiste, l'adoption d'une loi qui les protège est essentielle, estiment les participants.
 
« La plus grande crainte, c'est l'absence de législation, nous explique Jean Kinnear Betsara, 27 ans, formateur auprès du Haut Commissariat aux droits de l'homme et vice-président de l'ONG Yes-TaFiTa qui regroupe des jeunes de la côte Est de Madagascar engagés dans les luttes contre toutes les formes d’injustice, d’abus et de violation des droits humains. Ils se disent toujours ‘‘si nous allons jouer aux héros au sein de la communauté dans un pays où les droits de l'Homme sont un peu mal perçus, est-ce que ça vaut la peine de s'engager dans ce genre d'activités ?’’ L'autre point, c'est qu'il n'y a pas eu cette identification par rapport à la cause des droits humains à Madagascar d'où l'importance de ce sommet. Ce qui a été répété régulièrement, c'est le besoin de professionnaliser la société civile et d'établir une meilleure connaissance des droits humains au sein des communautés. »
 
Cette rencontre, qui a duré quatre jours, a par ailleurs permis de mettre en relation les militants de la Grande Île, souvent isolés les uns des autres, et de les inclure plus largement au sein de réseaux sur le continent africain.
 
« Même si Madagascar, les Comores et l'Ile Maurice font partie du continent africain, ils sont souvent exclus. Une des grandes raisons à cela, c'est la langue. Ce sommet a aussi pour objectif de mieux intégrer les défenseurs des droits humains de Madagascar et de l'Océan Indien dans le travail qui est fait en Afrique australe, indique Sabine Lauber, conseillère principale aux Droits Humains auprès des Nations unies. Cela permet plus de protection pour les défenseurs des droits humains pour plusieurs raisons : ils feront partie du réseau d'échanges de bonnes pratiques et s'il y a des problèmes, cela peut être partagé avec le réseau d'Afrique australe. Donc, cela donne plus de visibilité et de partage d'idées pour gérer ces situations et d'avoir de meilleurs résultats ».
 
Une pétition a été mise en ligne par Transparency international – Initiative Madagascar pour demander l'adoption en urgence de la loi sur la protection des défenseurs des droits humains, en travaux depuis quatre ans.

RFI

Samedi 13 Août 2022 - 12:02


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