Plus de 4 000 personnes ont toujours pour seul toit les écoles du village d’Oicha, à une trentaine de kilomètres de Beni. Dans la ville elle-même, 1 200 familles accueilleraient entre 5 et 6 déplacés chacune, selon la société civile. Plus de dix jours après le dernier massacre, dans la localité d’Eringeti, à 60 km au nord de Beni, la vie dans la zone peine à revenir à la normale. Pas d’école. Les déplacés se disent incapables de rentrer. Les villages ne sont pas assez sécurisés, selon eux.
Le président Joseph Kabila devrait être en mesure de constater la dégradation de la sécurité dans la zone, et l’ampleur du chantier, neuf mois après le début d’une offensive militaire contre la rébellion ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF). À cela s’ajoutent des questions toujours sans réponses. Comment l’armée congolaise a-t-elle pu se faire surprendre par ces massacres, alors que ses hommes sont présents partout dans la zone ? Pourquoi les casques bleus, qui ont pourtant un mandat offensif, et dont les bases se trouvent à quelques kilomètres, voire à quelques centaines de mètres des lieux des massacres, ne sont ils pas intervenus ?
Autant de questions qui alimentent la méfiance de la population meurtrie. Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, également en visite à Beni, a annoncé l’ouverture d’une enquête. Mais du côté de la société civile et de l’opposition, on réclame une autre enquête, indépendante. Ce lundi 27 octobre, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs promis le déploiement de policiers dans les villages de la zone pour sécuriser la population. Un déploiement qui devrait être terminé dans les dix jours.
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