"L'idée est qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour faire du sport, un temps pour pratiquer sa religion.” Ce sont les propos d’Éric Borghini à l’AFP, président de la Commission fédérale des arbitres de Fédération Française de Football (FFF) le vendredi 31 mars. Il réagissait à la vague de contestation suite au email envoyé par la FFF la veille aux arbitres. "Il a été porté à la connaissance de la Fédération des interruptions de matches suite à la rupture du jeûne du ramadan, pouvait-on lire dans le email. Ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF".
Pour Éric Borghini, il ne fait qu’"appliquer scrupuleusement l'article premier des statuts de la fédération sur le respect exigeant du principe de laïcité dans le football". C’est l'idée que “la religion s’arrête au vestiaire.” Donc sur le terrain ou dans le stade, on ne fait pas de religion.Olivier Bauer, professeur de théologie à l’Université de Lausanne.
À travers ce “principe de laïcité”, “la FFF ne veut pas accorder de privilège et de traitement particulier pour les gens d’une religion, explique Olivier Bauer, professeur de théologie à l’Université de Lausanne qui a beaucoup travaillé sur les rapports entre le sport et la religion. C’est l'idée que “la religion s’arrête au vestiaire.” Donc sur le terrain ou dans le stade, on ne fait pas de religion.” Le professeur de théologie s’étonne que l'interdiction ne découle pas de considérations liées au jeu. “On pourrait argumenter que ces pauses nuisent à la qualité d’une rencontre. Ce serait peu crédible, mais ce pourrait être un argument. Mais la FFF se place sur le plan politique.”
En Italie et en Espagne, aucune disposition n'est prévue mais le débat n'a pas été ouvert. Le Marocain Sofyan Amrabat (Fiorentina) a par exemple profité de l'entrée des soigneurs sur la pelouse pour se nourrir, ce samedi 1er avril.
Didier Digard, entraîneur de Nice, interrogé sur ce sujet en conférence de presse, assume la comparaison avec les pays voisins. "On sait qu'ils sont plus ouverts que nous sur le sujet et ça l'a toujours été. Ce serait bien que la France le fasse mais ça ne pose de souci à personne qu'ils ne le fassent pas", a-t-il ajouté. A Nice, de nombreux joueurs de confession musulmane font le ramadan. Selon Didier Digard, cela ne pose aucun problème. Mais les réactions dans le monde du football sont vives.
En réponse, le membre du Comex, Eric Borghini pointe du doigt “une polémique stérile”, dans un entretien accordé à L'Équipe. “Les joueurs ont tout loisir de s'hydrater à l'occasion des remplacements ou des soins que reçoivent les partenaires”, a-t-il relativisé.
C’est ce que confirme Elias Nassif, arbitre de district. Surpris par le communiqué de la FFF, il ne compte pas changer ses habitudes. “Bien sûr qu’on ne va pas prendre cinq minutes dans un match, ça n’aurait pas de sens, mais à l’image d’une pause fraîcheur qui est entrée dans le règlement, prendre 30 secondes ou une minute pour boire quelque chose et manger un peu, il n’y a pas de soucis”, précise-t-il dans un entretien à RMC. Selon lui, il ne s’agit “pas d’un gros sujet”.
À l'instar du président des arbitres, l'entraîneur Nantais, Antoine Kombouaré, est lui aussi au cœur de la polémique. Son joueur Jaouen Hadjam a été écarté pour le match perdu face à Reims (0-3) dimanche parce qu'il jeûnait. "Le jour du match, il ne faut pas jeûner. Il y a beaucoup d'intensité, il faut être prêt. Et ceux qui jeûnent ne sont pas dans le groupe. Je ne veux pas qu'ils se blessent", affirme l'entraîneur. Une principe qu'il applique depuis toujours.
Pour Éric Borghini, il ne fait qu’"appliquer scrupuleusement l'article premier des statuts de la fédération sur le respect exigeant du principe de laïcité dans le football". C’est l'idée que “la religion s’arrête au vestiaire.” Donc sur le terrain ou dans le stade, on ne fait pas de religion.Olivier Bauer, professeur de théologie à l’Université de Lausanne.
À travers ce “principe de laïcité”, “la FFF ne veut pas accorder de privilège et de traitement particulier pour les gens d’une religion, explique Olivier Bauer, professeur de théologie à l’Université de Lausanne qui a beaucoup travaillé sur les rapports entre le sport et la religion. C’est l'idée que “la religion s’arrête au vestiaire.” Donc sur le terrain ou dans le stade, on ne fait pas de religion.” Le professeur de théologie s’étonne que l'interdiction ne découle pas de considérations liées au jeu. “On pourrait argumenter que ces pauses nuisent à la qualité d’une rencontre. Ce serait peu crédible, mais ce pourrait être un argument. Mais la FFF se place sur le plan politique.”
Une règle propre à la France, en vertue du “principe de la laïcité”
D’autant qu’en Angleterre, une décision inverse a été prise par les instances d'arbitrage, selon le média Sky Sports. Des pauses seront effectuées lors des matches de Premier League pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne pendant le mois du ramadan, commencé le 22 mars. L'usage des pauses existe depuis deux ans, sous l'impulsion du Français Wesley Fofana et du Sénégalais Cheikhou Kouyaté, joueurs de Leicester et Crystal Palace à l'époque. Ils avaient pris le temps de se restaurer en plein match. En Allemagne, des arbitres de la Bundesliga ont eux aussi accordé des pauses à des joueurs musulmans.En Italie et en Espagne, aucune disposition n'est prévue mais le débat n'a pas été ouvert. Le Marocain Sofyan Amrabat (Fiorentina) a par exemple profité de l'entrée des soigneurs sur la pelouse pour se nourrir, ce samedi 1er avril.
Didier Digard, entraîneur de Nice, interrogé sur ce sujet en conférence de presse, assume la comparaison avec les pays voisins. "On sait qu'ils sont plus ouverts que nous sur le sujet et ça l'a toujours été. Ce serait bien que la France le fasse mais ça ne pose de souci à personne qu'ils ne le fassent pas", a-t-il ajouté. A Nice, de nombreux joueurs de confession musulmane font le ramadan. Selon Didier Digard, cela ne pose aucun problème. Mais les réactions dans le monde du football sont vives.
Bien sûr qu’on ne va pas prendre cinq minutes dans un match, ça n’aurait pas de sens, mais à l’image d’une pause fraîcheur qui est entrée dans le règlement, prendre 30 secondes ou une minute pour boire quelque chose et manger un peu, il n’y a pas de soucis. Elias Nassif, arbitre de district réagit dans RMC
La FFF “à rebours de son époque” ?
En réaction à l'email de la Fédération, le message d'une banderole du Collectif Ultras Paris du PSG, dimanche 2 avril au Parc des Princes, est clair. "Une datte, un verre d'eau, le cauchemar de la FFF", pouvait-on y lire. Le journaliste du journal l’Équipe, Régis Dupont, accuse quant à lui “la Fédération française de vivre à rebours de son époque.” “Pensez-vous que des centaines de milliers de musulmans pratiquant à la fois leur religion et le foot en club sollicitent cette brève coupure pour saper les fondements de la République ?”, s’interroge le journaliste dans une lettre ouverte publiée sur le journal.En réponse, le membre du Comex, Eric Borghini pointe du doigt “une polémique stérile”, dans un entretien accordé à L'Équipe. “Les joueurs ont tout loisir de s'hydrater à l'occasion des remplacements ou des soins que reçoivent les partenaires”, a-t-il relativisé.
C’est ce que confirme Elias Nassif, arbitre de district. Surpris par le communiqué de la FFF, il ne compte pas changer ses habitudes. “Bien sûr qu’on ne va pas prendre cinq minutes dans un match, ça n’aurait pas de sens, mais à l’image d’une pause fraîcheur qui est entrée dans le règlement, prendre 30 secondes ou une minute pour boire quelque chose et manger un peu, il n’y a pas de soucis”, précise-t-il dans un entretien à RMC. Selon lui, il ne s’agit “pas d’un gros sujet”.
À l'instar du président des arbitres, l'entraîneur Nantais, Antoine Kombouaré, est lui aussi au cœur de la polémique. Son joueur Jaouen Hadjam a été écarté pour le match perdu face à Reims (0-3) dimanche parce qu'il jeûnait. "Le jour du match, il ne faut pas jeûner. Il y a beaucoup d'intensité, il faut être prêt. Et ceux qui jeûnent ne sont pas dans le groupe. Je ne veux pas qu'ils se blessent", affirme l'entraîneur. Une principe qu'il applique depuis toujours.
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