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Sénégal - Elections - Niasse : "On n’attaque pas un homme qui est à terre et Wade est à terre"

Moustapha Niasse n'attaquera pas le président de la République. Selon le leader de l'AFP, "Abdoulaye Wade est un homme à terre". Dans une interview accordée au groupe RFM, il a indiqué que le régime libéral était en train de manœuvrer pour reporter une troisième fois les élections locales. Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP) a indiqué que Abdoulaye Wade et ses partisans ont été découragés par la pression des événements. Cependant, la Coalition Bennoo siggil Senegaal n’exclut pas un audit des gestions précédentes des collectivités locales. Niasse a également fait savoir que «cette victoire n’est que le début de nouveaux combats qui doivent conduire à de nouvelles victoires».



Moustapha Niasse SG AFP
Moustapha Niasse SG AFP
Le secrétaire général de l'Alliance des Forces de Progrès (AFP), Moustapha Niasse a estimé que "Abdoulaye est un homme à terre". Interpellé par nos confrères de la RFM sur les déclarations de l’ancien président Abdou Diouf qui invitait les présidents africains à quitter le pouvoir avant qu’il soit trop tard, le leader progressiste rappelle le contexte historique de ces propos : « Abdou Diouf faisait allusion à Agrippine la mère de Néron quand il disait à son fils : Il faut savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte ». « En ce qui concerne Abdoulaye Wade, dans la culture sénégalaise on n’attaque pas un homme qui est à terre, on lui tend la main pour qu’il se relève quitte à le combattre à nouveau. Abdoulaye Wade est un homme à terre. Je ne vais pas l’accabler encore plus», a-t-il souligné.

Moustapha Niasse se doutait par ailleurs, de la tenue des élections locales du 22 mars. Il reste convaincu que le régime libéral était en train de tout mettre en œuvre pour reporter les locales. «Il n’y avait aucune évidence que ces élections se tiennent le 22 mars 2009. Je suis persuadé que quelque part, il y a eu et à plusieurs reprises une intention planifiée, organisée dans des idées de report comme cela a été fait d’ailleurs à deux reprises» a soutenu Niasse dans une interview accordée au groupe Futurs média ce lundi 30 mars. Ainsi, selon lui, ces manigances ne pouvaient guère prospérer face à la volonté des sénégalais. «Je crois que la pression des événements, les réalités dans leur densité quotidienne, la diversité des requêtes et leur massification, tout ceci a conduit le régime à finalement se résigner, à ne pas prendre la responsabilité et le risque d’un troisième report de ces élections locales» a expliqué l’enfant de Ker Madiabel.

Répondant à la question de la gestion des collectivités locales, Niasse a fait savoir que son parti, l’AFP (Alliance des Forces de Progrès), ainsi que ceux de Bennoo Siggil Senegaal ont toujours déploré la gestion des réserves foncières. C’est dans ce cadre qu’il a fait savoir qu’«à Dakar il y a eu des débordements dans la gestion des réserves foncières. Il faut que l’audit foncier dans la région de Dakar soit réalisé à temps opportun. La logique voudrait qu’on évalue ce que l’on trouve sur place, mais nous ne voulons pas en faire une priorité comme si nous avions reçu le suffrage des sénégalais pour aller auditer des gens qui étaient là» a-t-il précisé.

Considérant que la victoire de l’opposition le 22 mars 2009 est la victoire des sénégalais, il a soutenu que «ce n’est que le début de nouveaux combats qui doivent se poursuivre et conduire à de nouvelles victoires». Pour lui, il va s’agir de faire en sorte que «le Sénégal puisse bénéficier des conditions idéales pour être redressé sur le plan institutionnel, économique, social, dans le domaine des urgences que sont l’éducation et la santé et surtout la revalorisation du caractère et du mental des sénégalais».

Il a aussi récusé les analyses selon lesquelles les sénégalais ont voté uniquement pour contrer le projet monarchique, il affirme : «les sénégalais ont voté pour le changement. Ils ont voté contre la mal gouvernance. Ils ont voté contre un régime arrogant qui ne se soucie pas de leur problème».

Awa DIEDHIOU

Lundi 30 Mars 2009 - 15:19


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